“Le printemps. Quand les gens quittent la route pour les prés, leurs yeux deviennent fixes et rêveurs comme ceux d’hommes se débattant dans une mer chaude. Il n’y a pas encore de pâquerettes, mais la douce odeur de l’herbe s’élève, s’élève en toutes petites vagues au fur et à mesure qu’on avance. Les arbres sont en plein épanouissement. Aussi loin qu’on peut voir, c’est toute une variété de verts qui apparaît en éventail, en crinolines, en riches et hautes plumes. Un vent léger les agite, les penche ensemble, les souffle en liberté de nouveau. Dans le ciel bleu flotte un essaim de minusules nuages blancs, semblables à une couvée de canetons.”
La balançoire, Katherine Mansfield, 1917.
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