Au milieu des seventies, tandis que la pop ronronne et que le rock progressif s'embourgeoise, un véritable OVNI chahute le monde musical. Un album révolutionnaire et violent qui bouscule les traditions de la perfide Albion et qui va jusqu'à remettre en cause la monarchie elle-même. La chose s'appelle Never mind the bollocks, et elle est l'œuvre du mythique groupe punk les Sex Pistols.
La formation, qui ne fit en tout et pour tout qu'un album studio, doit son existence et son identité à un seul homme, son manager Malcom Mac Laren. Compagnon de la future styliste Vivienne Westwood, ce dandy décadent fonde avec elle à Londres, une boutique de fringues et d'accessoires branchés, bientôt appelée SEX, qui révolutionne le look des jeunes subversifs. Les membres du futur groupe sont recrutés parmi les clients de la boutique et ne savent pas jouer d'un instrument.
Mac Laren avait déjà managé une formation quelques années avant. Il s'agissait des sublimes New York Dolls, dont le succès resta mitigé car ils jouaient une musique trop en avance sur leur époque. Les Sex Pistols, eux, connurent une consécration planétaire mais ne restèrent ensemble que trois ans. La voix unique de leur chanteur John Lydon dit Johnny Rotten contribua beaucoup à leur ascension vertigineuse.
L'autre figure légendaire du quartet fut Sid Vicious, le bassiste qui remplaça en 77, Glen Matlock coupable selon la légende d'écouter un peu trop les Beatles. Provocateur et violent, ce symbole du mouvement punk sombra dans l'héro au cours d'une liaison avec une jeune toxicomane américaine, Nancy Spungen. Quelques temps après la dissolution du groupe, le corps de celle-ci fut découvert poignardé dans une chambre du Chelsea Hotel, le mythique établissement new-yorkais immortalisé par Nico. Sid fut accusé du meurtre et jeté en prison. Il fut relâché contre le paiement d'une caution de 50 000 dollars, réglée par Mac Laren en personne. Quelques mois plus tard, Vicious fut également retrouvé mort dans son hôtel du Greenwich Village. Overdose sans doute…
Trente ans plus tard, le trublion situ Malcom Mac Laren s'est éteint à 64 ans à New York des suites d'un cancer après une vie faite de provocation, d'humour et d'extravagance.