Makabu: Recycling is Beautiful

Publié le 10 avril 2010 par Elijah

Charly a crée depuis quelques années la marque Makabu , dont le « credo »est «  Recycling is beautiful ». Ses créations sont fabriquées à partir de vêtements  vintages, de sacs de riz , et  de broderies,  mais ne vous y tromper pas c’est avant tout une marque qui propose des vêtements uniques et originaux voire de véritables œuvres d’art, plutôt qu’une marque bio ou équitable classique dénuée de créativité. Et je peux vous dire que les véritables  fashionitas  se damneraient pour pouvoir porter une de ses créations.

C’est au bar-restaurant  « l’entrée des artistes », ou Charly expose quelques uns de ses tableaux ( qui sont par ailleurs remarquables) que je le  retrouve  pour notre interview, et il faut l’avouer, on ne pouvait rêver de meilleur endroit pour un entretien  en toute décontraction, dans la joie et la bonne humeur. « l’Entrée des artistes » est à l’image de son propriétaire Didier, chaleureux et amical.

L’ambiance du lieu nous met tout de suite à l’aise, et Charly, pourtant très discret parvient à se livrer assez facilement.

Les coquetteries : Qu’est ce que la mode pour toi ?

Charly : C’est le plaisir de s’habiller en ayant la possibilité de casser tous les codes. Mettre de la marque comme pas de marque et se faire plaisir. C’est aussi s’habiller en fonction de soi : on peut être très simple et en même temps sophistiqué. Cela dépend de chaque personne.

Les coquetteries : Penses-tu que ta façon de t’habiller décrit ta personnalité ?

Charly : Oui et non, à certain moment je pars du principe qu’avec la mode on peut faire passer plein de choses et à travers toutes ces choses cela peut être assimilé à un déguisement, une sorte de camouflage.

Les coquetteries : Fais tu attention à la provenance de tes vêtements en tant que styliste éthique ?

Charly : En ce qui me concerne, j’aime les vêtements des friperies  pour leur côté indémodable, et aussi du fait que tu peux trouver aussi bien des fringues classiques que street-wear, les fripes ne sont pas sectaires. Lorsque tu chines, tu peux trouver des pièces vraiment rares. Plus généralement j’aime l’originalité, me démarquer.

Les coquetteries : En quelque sorte, ton choix d’être un artiste éthique est en adéquation avec ta façon de vivre ?

Charly : Oui, mais je pense qu’il faut redonner une définition de la mode éthique, d’une certaine façon il y a une corrélation,  et vu tout ce que cela englobe (et cela même d’un point de vue économique), cela me correspond.

En revanche même si je fais attention au côté éthique, c’est  surtout le  côté mode qui prime.  Ma démarche est réellement de mettre en avant le côté mode, de montrer qu’il y a de tout dans le milieu éthique.

Les coquetteries : Personnellement je trouve que l’étiquette d’artiste te va mieux que celle

De styliste éthique

Charly : De façon général, je n’aime pas les étiquettes. Mais quoique tu fasses de toute façon, on essaie toujours de te mettre dans une case, mais c’est vrai que je préfère le côté artiste. Mon objectif, c’est de faire des vêtements et des tableaux et peut-être demain il y aura autre chose que j’aurais envie de faire. Donc pour le côté artiste, je suis assez d’accord.

Les coquetteries : D’où tires-tu ton inspiration pour créer tes œuvres ?

Charly : De la rue, des personnes que je rencontre, j’essaie d’être le plus observateur possible. Le principal c’est de parvenir à faire sortir les choses que tu ressens, en somme ça vient comme ça vient. Il faut être ouvert pour pouvoir créer, et tu as alors la possibilité de partir dans des univers qui ne sont pas forcément les tiens.

 Les coquetteries : Et d’où t’es venue l’idée d’utiliser des sacs de riz ?

Charly : A la base, je voulais faire des tee-shirts mais je ne  suis pas graphiste. J’avais eu ce projet là avec un ami mais nous  avions au final des points de vue trop divergents. J’ai  commencé  par faire des vestes pour moi, j’en ai réalisé avec des sacs de toile de jute. Puis j’ai eu besoin de matières premières, j’ai demandé à un ami qui m’a ramené plein de sacs de riz. Et là, j’ai eu le déclic. Visuellement  parlant, j’ai eu l’impression de pouvoir faire mes propres créations .J’avais vraiment envie de pouvoir réaliser mes créations tout seul. Puis j’ai montré mes premières réalisations à des amis et à certaines boutiques, ils ont tous trouvé ça sympa. Et là, tout a commencé. Mais je pense que le facteur chance a été très présent, car si mon ami n’avait pas apporté ces sacs de riz, je n’aurais pas été dans cette direction. Et là, nous ne serions  peut-être pas là à discuter (rires)

Les coquetteries : Sinon, Que veut dire Makabu ?

Charly : (rires) Il fallait que ma marque me représente, j’ai donc voulu mettre mes origines en avant et comme je suis d’origine martiniquaise (et ça les coquetteries adore… rires des coquetteries), et que je voulais que ce soit fait de façon discrète ; j’ai choisi le nom de la plage en Martinique ou j’allais lorsque j’étais petit. J’aimais ce nom et je trouve qu’il fait assez passe-partout et qu’il est facile à retenir.

Les coquetteries : Y-a-t-il  des créateurs que tu apprécies ?

Charly : Ceux que humainement j’apprécie et aussi bien entendu par leur travail. Il y a By mutation, Un été en automne, Komodo, Laurence Chauvin buthaud.

Les coquetteries : Qu’est ce que les coquetteries pourraient te souhaiter pour la suite ?

Charly : Prendre toujours autant de plaisir à faire des vêtements et des tableaux et que tout cela progresse. Et qu’on puisse trouver du Makabu dans le monde entier.

En gros : travail, plaisir, idée.

Les coquetteries : Merci Charly

Charly : Non, c’est moi qui te remercie

Je finis mon interview par une liste de mots à laquelle il doit me donner sa définition par un autre mot.

Les mots de Charly

Mode : superflu

Créateur : envie

Chaussures : Sexy

Vêtement : couleur, vêtement  (dans le sens premier du sens)

Icône : pas d’icône

Sac : secret

Charly : Plaisir

Makabu : vous

Makabu  lien myspace :

L’entrée des artistes

8 rue de Crussol

75011 Paris