Couleurs révolues, et 1 et 2 et 3- zéro

Publié le 10 avril 2010 par Egea

Avec le renversement du président kirghize, il faut constater une nouvelle victoire pour le Kremlin. C'est en effet le dernier domino des trois 'révolutions de couleurs" qui avaient agité les pourtours russes au début des années 2000.

image tirée d'ici : http://a21.idata.over-blog.com/0/04/46/67/revolution.gif

Flash Back et explications.

1/ 2003 : Révolution des roses, un certain Saakachvili arrive au pouvoir à la suite d'élections contestées (d'ailleurs, toutes les élections sont depuis sujettes à caution). Mais il est tellement entreprenant qu'il attaque la Russie sa voisine, et se fait mettre au pas. Du coup, plus question d'admission dans l'Otan, et la perte de deux provinces Abkhazes et Ossète. 1-0

2/ 2004, révolution orange en Ukraine; Élections, là aussi contestées par l'opposition, et Viktor Iouchtchenko est déclaré président, à la place de Viktor Ianoukovytch. Mais la coalition orange se délite aussitôt, (Ioulia, Ioulia, pourquoi m'as-tu abandonnée?) et aux élections de janveir 2010, Ianoukovitch est élu, haut la main : normalisation ukrainienne. 2-0

3/ 2005, on ne change pas une équipe qui gagne, et une recette qui donne satisfaction. En Kirghizie (Kirghizistan), des élections parlementaires sont contestées par l'opposition. Coup d'état, et le président Akaïev est renversé. Mais son successeur s'avère lui aussi corrompu. Certes, il gagne les élections de 2009 : avec un score de 76 %. Aussi n'est-on pas surpris de ce qui s'est passé cette semaine, avec de nouveaux troubles. 3-0

4/ Tout ceci est certainement une bonne nouvelle pour Moscou. On verra d'ailleurs la main du Kremlin derrière tout cela : mais n'avait-on pas vu la main de Washington derrière les révolutions de couleur ? Et s'agissant de l'Ukraine , le pouvoir actuel n'est pas aussi dépendant de la Russie qu'on le dit.

La victoire russe n'est donc pas aussi nette que le titre de ce billet le suggère. Mais il est incontestable que Moscou est plus à l'aise avec cette organisation là de ses confins.

O. Kempf