Si le débat revient sur la table, c’est notamment du fait de l’Église catholique et de son nouveau « chef » belge, Mgr André Léonard. On sent bien que quelque part, l’Église voudrait imposer sa vue des choses, la considérant comme seule vérité en la matière. En cela, je crois qu’elle a tort.
Personnellement, l’avortement me semble non seulement toujours un échec, mais aussi un acte volontaire de disparition d’une vie. Le tout est de savoir si la disparition de cette vie est répréhensible ou non. Il est certain que cette vie aurait pu devenir une personne humaine. L’était-elle déjà au moment où on la fait disparaître ? C’est la seule et vraie question.
Chacun y apportera la réponse qui lui semble la plus pertinente, la plus juste. Cette réponse est liée à l’éthique personnelle, nourrie des valeurs que l’on a. En 1990, l’intelligence des politiciens belges a été de prendre conscience et d’accepter qu’il n’y avait plus en Belgique une seule éthique, issue du catholicisme. Le vote de cette loi n’était pas un rejet ou une négation de cette éthique-là, mais il permettait de prendre en compte une pluralité d’éthiques.
C’est cette dimension qui m’intéresse. Nous vivons dans un monde où il n’est plus possible de se référer à une seule éthique. Chacun peut avoir la sienne, bien sûr. Il est même important qu’il l’ait et qu’il l’affirme. Mais on ne peut pas regarder les choses de la vie et du monde en se disant qu’on a le seul et unique regard possible.
J’avais déjà abordé cette question dans le billet Neutralité ou pluralité ? D’autres l’abordent encore bien mieux que moi, notamment Bernard Feltz, professeur à l’UCL, dans deux interviews parus récemment dans La Libre. Deux belles réflexions, à méditer !