J'éprouve beaucoup de difficulté à dire du mal du dernier roman de Philippe Jaenada et pourtant il me faut trouver les mots: j'ai été très déçue. Voilà, c'est dit.
Après le sensible et loufoque Cosmonaute
et l'hilarant et tout aussi déjanté Vie et mort de la jeune fille blonde
, je m'attendais à des moments tendres et des crises de fou rire, du grand Jaenada, quoi !
Malheureusement, avec Plage de Manaccora, 16 h 30
, je n'ai pas retrouvé ces moments de bonheur-là. Dès le début, j'ai eu du mal à visual iser l'incendie, le départ précipité d'Oum, Géo, Voltaire et de leurs voisins vacanciers vers la mer. Du vécu pour l'auteur, avec des passages romancés certainement, entrecoupés d'anecdotes toujours croustillantes que l'on finit par attendre comme des pépites de chocolat dans une viennoiserie un peu sèche.
Pour vous mettre tout de même l'eau à la bouche voici, deux petites pépites:
[...] et quand il s'est agi de sélectionner, en une minute, ce qu'il était important de conserver pour la vie de bohémiens sauvés du feu qui nous attendait, elle avait pris le gros Pikachu en peluche de Géo, ses trois doudous (trois petites marionnettes molles, rouges et vertes - notre amie Audrey lui en avait offert une à sa naissance, et comme il l'avait mystérieusement élue parmi vingt autres cadeaux de ce genre grâce à son puissant flair de bébé, nous en avions acheté deux autres identiques pour éviter tout drame à venir), et la cartouche Super Mario pour l a DS qu'elle avait dans son sac. Un Pikachu, trois doudous, une cartouche Super Mario. Dans l'urgence. Avant de refermer la porte à double tour (pour donner quand même du fil à retordre au feu). tite grotte poussiéreuse qui moisissait dans une lumière rouge sombre, mon ami Serge et moi avions passé trois heures à ingurgiter du whisky d'Ukraine ou de Roumanie Inferieure, clair et tiède, avec deux créatures décrépites en mini-jupe, bas résille et décolleté abyssal sur des tristes seins flasques. Nous étions les seuls clients cette nuit-là (tous les marins étaient partis en mission préventive dans un golfe quelconque), et elles les seules entraîneuses, rivetées depuis les années 70 à leurs tabourets en faux zèbre.
J'avais failli mourir, également, une balle dans le dos. Un samedi soir de Salon du livre à Toulon, dans un bar à matelots (et à putes, qui vont avec) encastré dans les rues sales et humides, mal éclairées, qui bordent le port (à chaque coin ça sentait le borgne à cran d'arrêt tapi dans l'ombre, le borgne sans dents), une pe
'Le chameau sauvage' reste dans ma
Pour en savoir plus sur mon auteur chouchou, n'hésitez pas à explorer son site. LAL malgré cette petite erreur d'aiguillage.