Evidemment, l'épopée politico-médicale de la grippe fait ressortir des études qui auraient pu passer inaperçues, mais qui se placent alors sous le feu de la rampe ...
Ainsi cette étude sur l'efficacité des vaccins grippe sur les personnes âgées.
On sait que ce type de vaccin est très efficace chez les jeunes et les adultes (jusqu'à 80% de bonnes réponses immunitaires), mais qu'il est plutôt poussif chez les personnes âgées. Là, pas de chiffres bien clairs, car il s'agit de rappels vaccinaux, et les valences d'anticorps sont difficiles à trier.
Toujours est-il qu'on dispose de chiffres de mortalité, entre les personnes vaccinées (primo ou rappels) et les personnes non vaccinées.
Et l'on peut lire alors que les personnes vaccinées, malgré une production médiocre d'anticorps protecteurs, s'en tirent mieux que les personnes non vaccinées.
Oui, mais il y a un biais , soulevé recemment dans la presse scientifique américaine.
Parce que les personnes qui reçoivent les vaccins, sont en fait celles qui , d'un point de vue médico-social, sont les mieux suivies, ont les traitements les mieux remboursés, et donc statistiquement sont les moins enclins à tomber gravement malades et à en mourir.
Ainsi, on ne peut se fier à ce type de statistiques, et la réelle protection immunitaire chez les séniors est sans doute pire qu'envisagée jusqu'ici ...
Et ce qui est valable pour la grippe et sa protection vaccinale, peut s'appliquer à bien d'autres actions sanitaires qui reposent sur le même biais.
Par exemple les tests de prévention de divers types de cancer sont promus sur des statistiques de gain en années de vie, mais sur quelle population ? Ce sont là encore les gens les plus instruits, les mieux soignés, qui vont au devant du cancer, il est logique qu'on les retrouve dans la bonne catégorie de ceux qui vivent plus longtemps ...
Et il faut bien dire, ce biais est bien difficile à éviter ... Les discussions ne sont pas terminées ...
http://www.iayork.com/MysteryRays/2009/12/09/are-flu-vaccines-effective-in-the-elderly/