Chalifour nous présente avec son premier roman, cette chose, ce petit être, enfin cette créature qui habite un trou qui vit tranquille sous la mousse et les racines du bois. Peut-être un lutin, un schtroumpf, un farfadet, mais sûrement affublé d’une langue bien pendue au langage déconcertant, et même parfois amusant, également le petit inconnu est un fin observateur de cet hôtel m-a-g-n-i-f-i-q-u-e, restauré après un incendie et le suicide de son propriétaire dans des circonstances étranges.
Je sais ce que je raconte, c’est un peu n’importe quoi des fois et que je n’ai pas de classe comme on dit, mais c’est comme ça quand il fait chaud, qu’on est petit dans mon trou et qu’on essaie de faire passer le temps.
Je donne ma langue au chat, j’avoue mon ignorance, je jette la serviette, à mon incapacité à trouver les qualités nécessaires à ce récit pour en faire un finaliste du Prix des libraires. Une courte nouvelle aurait été beaucoup plus appréciée, mais ici, charmant au début, un langage captivant, qui fait sourire, Chalifour possède un talent certain; mais j’ai perdu très rapidement l’intérêt à épier les va-et-vient de tous ces employés, de la directrice à la femme de chambre m-a-g-n-i-f-i-q-u-e, en passant par les cuisiniers et serveurs, et ces clients qui parlent toujours avec un accent qu’ ils se font pendre au bout de la langue.
Je termine avec ce passage éloquent, cette petite chose raconte « On voit que l’histoire du livre n’a pas de milieu et, qu’en finissant, le livre fait comme s’il était un nœud pas possible et qu’il avait l’air de recommencer au début, on n’est complètement pas content et, des fois, les livres, c’est vraiment des connards de merde ».
Vu d’ici tout est petit, trop petit pour être vrai, trop petit pour le croire.