Les vacances aux states en trio avec Cécilia et Rachida, l'angine blanche de la légitime lors de la visite à Bush, le divorce en loucedé, la rencontre avec Carla chez Séguéla, l'escapade à Disneyland, le SMS à l'ex “si tu reviens, j'annule tout“, le noël à Louxor, le mariage précipité, l'ascension avortée du prince Jean, le croc de boucher pour Galouzeau, le tout-à-l'égout de belle-maman au Cap Nègre, le malaise vagal sous le cagnard, tout cela était désormais à ranger au titre d'anecdotes pour rombières accrocs à France-Dimanche ou à Voici. De la roupie de sansonnet pour Lolita pré-pubères. Là, ma bonne dame, c'était autre chose, on avait affaire à un complot mondial. Rien que cela.
D'entrée, on aurait pourtant du se douter qu'on n'avait pas élu le descendant d'un philosophe ou d'un roseau pensant. Souvenons-nous. Au crépuscule de son élection au plus haut niveau de l'état franchouillard, Narcisse devait se recueillir dans un monastère afin d'intérioriser la grandeur de la fonction. Ni une ni deux, le vulgus pecum se disait dans sa Ford intérieure qu'on allait avoir à la tête de l'état un gars qui phosphore, un cerveau, une grosse tête, quoi ! Patatras, en guise de spiritualité, on avait eu droit dans un premier temps à la soirée du Fouquet's, où la France à fric avait célébré lourdement son héros. Champagne !
S'en était suivi, l'épisode dit du yacht de Bolloré, où la bronzette avait remplacé tout de go la méditation. Le titre du film avait changé. Le Journal d'un curé de campagne avait laissé place à la Croisière s'amuse. Se faire bronzer la couenne sur un palace flottant, c'était bien plus fun que de se blanchir le jonc dans un cloître pour bénédictins. A vrai dire, tous les prémisses de l'hexagonal circus étaient déjà présents dès le prologue. Mais le maestro en avait encore sous la talonnette.
Tout commence par des ragots de fonds de gogues. Ou plutôt de machine à café juste à côté. Y'aurait comme qui dirait du mou dans les relations entre nos deux tourtereaux élyséens. La turinoise en pincerait pour un chanteur à la mode et le supposé cornu se consolerait dans les bras d'une karatéka écolo. La rumeur est amplifiée par twitter et reprise sur un blog hébergé par le Journal du dimanche. La presse mondiale, à l'exception de la notre, s'empare de l'affaire. Chez nous, les médias au grand complet restent muets comme des carpes. Pas un traître mot sur le sujet. Autant par déontologie que par peur des représailles. Interrogé sur l'affaire, Chouchou, de passage à Londres, déclare : “Je n'ai pas une seconde, même une demi-seconde, à perdre avec ces élucubrations.“