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LFSM #4 : Motoroma + Margaret Dollrod

Publié le 09 avril 2010 par Hartzine

Motoroma, Margaret Dollrod, Festival Les Femmes S’en Mêlent, Paris, la Boule Noire, le 31 mars 2010

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Bon pour commencer, je souhaiterais dès à présent m’excuser auprès de la gent féminine. Je tiens à préciser que je ne suis ni misogyne, ni membre du Klu Klux Klan, ni auvergnat, voilà comme ça c’est dit…  Cependant, m’envoyer, moi, à la représentation des Femmes S’en Mêlent du 31 mars à la Boule Noire, ça sent l’erreur de casting. Beaucoup tenteront de vous faire croire que c’est de mon propre chef que je me suis rendu à cette soirée, et ils auront effectivement raison. Comme disait la chanson : « Quand on est con, on est con ! ».

Et c’est avec un léger brin d’émotion que je m’enfonce dans les tréfonds de la Boule Noire, salle dans laquelle je n’ai étrangement plus mis les pieds depuis ma post-adolescence. Je ne suis pourtant pas si vieux, mais plus si jeune. Mais qu’importe, je suis prêt à me jeter dans la fosse aux panthères. Tigresses heavy et punkettes à motifs zébrés, c’est moi que voilà. Soudain en défonçant les portes à battants à coups de kick, je découvre une salle à moitié vide… Mains dans les poches, je sifflote, et m’approche discrètement…

Mon retard (j’ai un mot du médecin) m’a malheureusement exempté de la prestation attendue de Fury Furyzz, quatre petites nanas qui envoient du pâté, mais ne sentent pas la rillette. Désolé pour le jeu de mots pas très finaud, mais leurs morceaux ne m’inspirent ni de fins mets ni… Pas grand-chose en fait. Pour moi l’attraction principale était essentiellement Motorama dont je m’étais laissé vanter les mérites. Deux rockeuses punk, partiellement fêlées, un pied dans le garage et l’autre dans le rockabilly… Rock de Billy, vous êtes sûr ? En tout cas ça déménage. C’est assourdissant, si bien que ça en devient fatiguant. Assez sympa le look lolita à cravate, couettes et tout le toutim… Mais dans le genre original, Motoroma repassera. Pareil pour leurs morceaux, qui ressemblent à un enchevêtrement de brouhaha sans queue ni tête, qui sans savoir pourquoi me rappelle le jeu des The 5,6,7,8’s, le talent en moins et les acouphènes en plus.  Le duo fonctionne pourtant pas mal, et Ira Crash se démène avec ses baguettes comme une furie un jour de soldes. Mais la répétitivité des mélodies et l’énervant roulement d’yeux de Black Guitarra finissent par me taper sur le système. La salle pousse des petits couinements, je vois deux fans au loin, puis les lumières se rallument. Entracte ! Il était plus que bienvenu.

Mais a priori, le clou du show était la prestation de Margaret Doll Rod, qui roule en solo depuis la mise sous silence de son groupe, Demolition Doll Rods. Fans de playmates 60’s, de Russ Meyer, de Barbarella, de porn-queen sur le retour, de Dallas, ce show était fait pour vous. Grand relâchement sur scène, notre très chère Margaret apparaît sur les planches en petite culotte et cache-poitrine transparent, le mojo gonflé à bloc, ronronnant comme une chatte en chaleur. Et tout ça sans retouche sur Totoshop, dans ta gueule Madonna ! Moi qui évidemment pensait me retrouver perdu au milieu d’un public lesbien sous œstrogène, je me retrouve finalement coincé parmi quelques excités de la braguette qui naviguent entre l’hypocrite : « Très intéressant comme musique, ça me fait penser aux Cramps mélangés à l’énergie des Slits… » ou le sincère : « elle est bonne, elle est bonne… ».  Quoiqu’il en soit, la musicienne a certes du carburant à refourguer. Elle gère à elle seule le spectacle, coordonnant grosse caisse du pied, guitare qu’elle griffe comme un fauve, et chant alterné du hurlement au miaulement. Margaret attise le public comme on souffle sur les braises, le racolant en glorifiant ses textes louant le sexe et la débauche, tout en minaudant le spectateur de poses suggestives. Je me sens aussi mal à l’aise qu’assis seul dans une cabine de peep-show. Ne me demandez pas comment je sais l’effet que ça fait, j’ai beaucoup vécu. Plus les minutes passent et plus je pense à mon canapé, les derniers épisodes de la saison 3 de Mad Men qui m’attendent, notre Desperate Housewife à nous, le sexe faible…  La gent masculine quoi… Je n’ai rien contre les ronronnements lascifs de lionne en furie, mais j’ai déjà écouté L7 dans ma jeunesse, donc bon, il est temps de s’éclipser à l’anglaise. Très peu convaincu par les concerts de ce soir, je me laisse plutôt bercer par le Lucy Lucifer de Scout Niblett sur le chemin du retour.  Pour moi, ce soir-là, à la Boule Noire, les femmes s’emmêlent…


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