Sais-tu, Jeanne, à quoi je rêve?
C’est au mouvement d’oiseau
De ton pied blanc qui se lève
Quand tu passes le ruisseau.
Et sais-tu ce qui me gêne?
C’est qu’au travers l’horizon,
Jeanne, une invisible chaîne
Me tire vers ta maison.
Et sais-tu ce qui m’ennuie?
C’est l’air charmant et vainqueur,
Jeanne, dont tu fais la pluie
Et le beau temps dans mon coeur.
Et sais-tu ce qui m’occupe,
Jeanne? c’est que j’aime mieux
La moindre fleur de ta jupe
Que tous les astres des cieux.
(Victor Hugo)