Le couperet est tombé. Le préfet a présenté, hier, les zones de danger extrême sur lesquelles plus aucune maison ne subsistera. La population est sous le choc.
Repères
Où se situent les futures zones inhabitables ?
À La Faute-sur-Mer, les 674 maisons vouées à la démolition se situent exclusivement dans un même quartier : un long rectangle de près de 10 ha, compris entre la mer et l’embouchure du Lay. C’est dans ce périmètre qu’ont péri 29 personnes. À L’Aiguillon, où 241 habitations seront détruites, ces « zones noires » couvrent trois secteurs : celui de La Pointe, un village sauvage en front de mer, qui empiétait sur le domaine maritime ; une partie du quartier des Caves, située au sud de la commune, face au parc à huîtres ; et un petit hameau le long de la digue.
Comment la population a-t-elle réagi ?
Entre stupéfaction et colère. À L’Aiguillon, pour les habitants des Caves, c’est l’incompréhension. Chez eux, l’eau n’a pas dépassé les prises électriques et ils n’imaginaient pas être concernés. À La Faute, si on s’attendait à cette décision, on ne l’accepte pas. Le conseil municipal va demander une révision de la cartographie, au cas par cas, a annoncé le maire, René Marratier. « Je reste persuadé qu’il existe tout un arsenal de moyens techniques pour prévenir les risques. »
Comment les zones ont-elles été définies ?
Les services de l’État n’ont pas tenu seulement compte des observations effectuées après Xynthia. Ils ont aussi intégré les tempêtes de 1877, 1940 et 1941. Conjuguée à la topographie, ces données expliquent le sort réservé au quartier des Caves, un des plus bas du secteur.
Que vont devenir les maisons ?
Elles seront acquises par l’État, à travers le Conservatoire du littoral. Ce dernier pourra, ensuite, passer des conventions avec des collectivités locales ou des agriculteurs pour définir le mode de gestion et d’entretien de ces secteurs. C’est également l’État qui prendra en charge la destruction des logements.
Quel argent pour les sinistrés ?
Bernard Spitz, président de la Fédération française des sociétés d’assurance (FFSA), a déclaré que les propriétaires percevront, en moyenne, une somme de 250 000 €. Le préfet de Vendée a assuré que les sinistrés seront indemnisés « à 100 % », terrain et bâti compris. La valeur estimée sera « le prix du marché » avant la tempête, avec les années 2008 et 2009 pour références. En zone noire, si la maison n’a pas été endommagée par la tempête, l’assurance ne jouera pas; seul le fonds Barnier, mis en place pour les catastrophes naturelles, sera compétent.
Dans quel délai ?
À ce jour, 80 % des maisons auraient été expertisées par les assurances. L’État, qui privilégie les accords amiables plutôt que les expropriations, a annoncé que « 6 à 8 » agents du service des Domaines seront présents dès le 15 avril. Ils espèrent rendre leur évaluation fin mai pour faire des propositions « avant l’été ».
Quel relogement pour les sinistrés ?
Aujourd’hui, la plupart des propriétaires d’habitation principale sont relogés de façon précaire dans leur famille ou dans des meublés qui ne seront plus disponibles à partir des vacances d’été. L’État et le conseil général s’engagent à leur trouver une solution locative plus durable avant de leur permettre de reconstruire dans des zones qui restent à définir.
→ Consultez notre dossier spécial Tempête Xynthia
Jean-Marcel BOUDARD.
Ouest-France
Source : maville.com
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