Broken Bells - S/t (2010)

Publié le 09 avril 2010 par Oreilles
La combinaison ne pouvait qu’être bonne. Il y a quelques mois à l’annonce de ce side-project presque inévitable, c’était toute la faune indé qui se préparait à prendre sa claque. On les avait déjà vus ensembles l’année dernière sur le morceau "Insane lullaby" issu de la compilation Dark Night Of The Soul, je veux bien-sûr parler de James Mercer des Shins et de Brian Burton plus connu sous le nom de Danger Mouse. Un génial compositeur pop avec un génial arrangeur, le pari n’était pas très compliqué, et l’on se retrouve même dans une des rares situations où 1+1=3.
Co-écrit et co-joué, Broken Bells est donc le projet (temporaire ?) de deux petites sommités du milieu. Et sans réelle surprise on obtient ce que l’on est en droit d’attendre, soit dix très bons titres, sans véritable sommet, mais qui s’équilibrent intelligemment pour créer une sorte de pop symphonique très dans l’air du temps, accessible et travaillée.
Il y a du complexe, "Your head is on fire" où le duo s’embarque dans une odyssée vocale comme le feraient les MGMT du futur ! Mais aussi de petits tubes instantanés, ceux où l’évidence pop de l’un côtoie la production au poil de l’autre. "The high road" en premier lieu, mais aussi "The ghost inside" où la voix rappelle ce bon vieux Damon Albarn sur une bande son tapis rouge dance floor et boules à facettes. Un peu plus loin ce "Sailing to nowhere" d’anthologie, terriblement psyché sixties, dans un pur esprit "Vegetables" façon Beach Boys.
Au même niveau de qualité, "October" ou "Vaporize" sont deux autres perles. L’une branche Springsteen, l’autre plus Mama’s & The Papa’s. A ce stade là comment ne pas toutes les citer, quand il reste encore un "Mongrel heart" et un "The mall & misery", tous deux so 80’s. Originellement basé sur la perte et le malaise, cet album au contraire ne sépare pas, mais célèbre bel et bien la rencontre de deux pros de la pop.
En bref : sans sommet mais sans faux plat, ce premier album sous un nouveau nom remplit amplement son contrat de faire rêver en mid-tempo, avec de belles harmonies et une production bien barrée.

Le site officiel, le Myspace et l’album en streaming
"The high road" et "The ghost inside" capté par Le Hiboo :