X777777777777777777777777777777X Elle lui dirait dans l'île.
Le Temps usé
de Françoise XENAKIS
(Challenge ABC 2009 - 21/26)
Le Livre de Poche,
1982, p. 191
Première Publication : 1970/1976
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Françoise Xénakis née Gargouil, le 27 septembre 1930, est une romancière et journaliste française.
Veuve du compositeur de musique contemporaine Iannis Xénakis, qu'elle avait épousé en 1953, elle a eu avec lui une fille, la peintre et sculptrice Mâkhi Xénakis (née en 1956). Elle a tenu dans les années 1980 une chronique littéraire dans le journal Le Matin de Paris. Françoise Xenakis est également journaliste de presse écrite et télévisée, notamment dans l'émission Télématin sur France 2. Elle a écrit de nombreux romans. Elle est présidente du jury du prix littéraire 30 millions d'amis.
D'autres Livres de Françoise XENAKIS :
- Ecoute -
- Moi j'aime pas la mer -
Résumé de Quatrième de Couverture :
++++++++Elle lui dirait dans l'île. Il y a trois ans qu'il est détenu dans l'île où les pierres sont rouges du sang répandu. Depuis trois ans, elle attend l'autorisation de lui rendre visite. Elle lui dirait... Elle a tant de choses à dire ! Elle lui donnerait cette couverture tissée de la laine de ses vieilles jupes, comme font les femmes de ce pays, et elle lui dirait... Le laissez-passer est venu. Dans une cellule, les voici face à face, lui l'homme brisé, elle qui veut croire en la vie...
++++++++Le Temps usé. Le temps passé, chargé de son poids de souvenirs, "le temps usé", par vaguelettes successives, revient à la mémoire de Françoise Xénakis. Et dans le style, à la fois simple et riche, que nous lui connaissons, elle dit ses doutes, ses manques, ses vérités, le temps du désir lassé, l'apprentissage de la tendresse, et l'enfant grandi qui s'en va et laisse la mère nue.
Avis personnel :
+++++Trouver un auteur en -X pour ses challenges ABC n’est jamais chose facile, alors, j’ai écumé les différents blogs littéraires que je connais pour trouver de tels auteurs. C’est en surfant du côté de chez MeL alias Bouquins que j’ai fait la connaissance de Françoise Xénakis, auteure qui m’était jusque là complètement inconnue (il semblerait qu’elle soit mariée à un compositeur de musique célèbre - Iannis Xénakis - qui m’est lui aussi complètement inconnu…). MeL semblait plutôt satisfaite du texte Elle lui dirait dans l’île, alors, lorsque je l’ai trouvé à moins de 2€ d’occasion dans une librairie, je me suis dit que c’était le moment, qu’il ne fallait pas hésiter. Résultat : avis mitigé mais j’ai tout de même envie de lire autre chose de l’auteure, pour me faire une idée plus précise ; en revanche, je ne pense pas que je me lancerai dans Moi j’aime pas la mer car Matilda alias Raison et sentiments vient de le lire et ce fut très pénible pour elle ! Je testerai peut-être Ecoute… mais tout dépendra de ce que je pourrais trouver en librairie d’occasion. Affaire à suivre, donc !
+++++J’ai été assez surprise de découvrir qu’en fait, ce Livre de Poche n’offrait pas un mais deux textes. Le premier, le plus court - une soixantaine de pages environ - a donné son titre à l’ouvrage : Elle lui dirait dans l’île. Le second - Le Temps usé - est plus long, il atteint presque les 120 pages. Les deux récits semblent liés puisque selon l’éditeur, Le Temps usé serait une sorte de suite à Elle lui dirait dans l’île. Ce n’est pas frappant à mon sens, mais pourquoi pas. Ce qui fait l’originalité et la force de Françoise Xénakis est, selon moi, la poésie très particulière qui se dégage de ses textes ; textes qui d’ailleurs - et notamment dans Elle lui dirait dans l’île - prennent une forme très étrange, à mi-chemin entre le poème et la prose. La ponctuation est presque totalement absente, seuls les majuscules et les espaces permettent aux lecteurs d’acquérir un rythme. Au début, je dois avouer que j’ai été très déstabilisée, je me demandais vraiment ce que j’allais découvrir derrière ces lignes et franchement, je ne suis pas une adepte de la poésie ou des textes à la ponctuation bizarre. Je suis très conventionnelle, j’aime les phrases qui comportent une majuscule au début, un point à la fin et des virgules de-ci de-là ; autant vous dire que j’ai failli reculer et fermer le livre dès que j’ai vu la première page ! Mais en fait, malgré cette apparence particulière, ce premier texte a su me séduire par la mélodie des mots, par le rythme des phrases et par l’intensité des émotions et sentiments qui se dégagent de celles-ci. En revanche, le second texte - Le Temps usé - beaucoup plus traditionnel dans la forme, m’a moins plu, d’où mon avis final mitigé. Alors que dans Elle lui dirait dans l’île, le passage d’un point de vue à l’autre, d’une personne à l’autre (on passe du « je » au « il » et au « elle », sans prévenir) ne m’avait pas gêné du tout, car coulait tout seul ; ce procédé m’a vraiment agacé dans Le Temps usé. Il semblerait que dans ce texte, il y ait trois « voix » : la première qui use d’une police normale et du « je », la seconde qui utilise une police en italique et la troisième personne du singulier et la dernière, qui utilise une police plus petite et revient au « je ». J’avoue que j’ai été complètement perdue par ces changements d’un paragraphe à l’autre, et je ne sais toujours pas vraiment « qui est qui », « qui fait quoi »… Bref, j’ai été gênée dans ma lecture.
+++++Le Temps est un élément particulièrement important dans ces deux textes - l’un deux reprend même le terme dans son titre - puisqu’il est à l’origine des changements qui surviennent dans la vie des protagonistes, notamment en ce qui concerne leurs sentiments. Françoise Xénakis fait appel à beaucoup de flash-back, dans les deux textes, créant ainsi une chronologie assez particulière, qui s’étale sur de nombreux mois, de nombreuses années. Au niveau de la géographie, les éléments donnés sont très peu nombreux. Dans le premier texte, on sait que le fiancé est emprisonné dans une île (mais on ne sait pas vraiment où ni pourquoi d’ailleurs) et dans le second, je ne me souviens pas avoir noté d’indications concernant un lieu précis. De toute façon, je ne crois pas qu’il soit important, pour le lecteur, de savoir exactement où et quand se déroule ces histoires, ces pensées,… L’important c’est la profondeur et l’intensité des émotions éprouvées lors de ces morceaux de vie. Rien de plus.
+++++Comme dit plus haut, j’ai particulièrement apprécié Elle lui dirait dans l’île, malgré la forme particulière du texte et malgré les passages inopportuns d’un point de vue à l’autre. J’ai vraiment beaucoup aimé la façon dont Françoise Xénakis met en scène les sentiments de chaque protagoniste. Les phrases n’ont rien de bien compliqué, ce sont plutôt des impressions, des sensations, qui sont jetées sur la feuille et donc données aux lecteurs. C’est assez intense et j’ai réussi à goûter le texte et sa signification (du moins je crois). En revanche, comme dit plus haut également, malgré des éléments similaires, le second texte m’a laissée beaucoup plus perplexe, notamment à cause de ces trois « voix« que je n’ai malheureusement pas su comprendre. Je crois que j’ai manqué quelque chose car cette fois, je n’ai pas réussi à adhérer aux sensations et sentiments lancés par Françoise Xénakis ; et pourtant, les émotions semblaient être une nouvelle fois au rendez-vous. Il faut croire que le thème m’a moins inspiré que pour le premier texte… Ceci dit, Françoise Xénakis a un quelque chose de particulier dans sa façon d’écrire, et j’ai très envie de voir ce que ça donne dans un autre de ses livres. Je pense que cette auteure repassera sous mes yeux rapidement et j’espère alors me faire un avis plus précis sur son style !
Les Petits [+] :Il y a en fait deux textes, et non pas seulement un. C’est très court
(à peine 190 pages pour les deux textes), donc ça se lit très vite. Françoise Xénakis
utilise une forme très particulière (notamment dans le premier texte) : un mélange
de poésie et de prose. Les sentiments et émotions sont décrits de façon très simples
mais très intenses. Elle lui dirait dans l’île vaut le coup d’œil, à mon avis.
et c’est dommage ! L’absence de ponctuation dans le premier texte et les changements
de « voix » dans le second pourront en déstabiliser plus d’un !
D'autres avis : Bouquins.
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