L’excès caractérise toute décision de l’adversaire de l’homme politique transparent et vertueux.
« Pour ma part, je constate que la taxe d’enlèvement des ordures ménagères est en hausse de 2% ! (…) Autant dire qu’au bout du compte, les contribuables ne ressentiront pas vraiment d’effets concrets de la généreuse comptine budgétaire que vous leur fredonnez ». (Bertrand Delanoë, opposant au maire de Paris, dénonçant au Conseil de Paris du 13 décembre 1999 l'augmentation de la pression fiscale).
Modéré(e) adj. : qui a de la modération.
Modération n.f: Caractère d’une chose éloignée de tout excès.
Très adv. : se place devant un adjectif ou un autre adverbe pour marquer le superlatif.
« Une hausse très modérée de la fiscalité : tous les taux augmenteront de 8% en 2010 » (Bertrand Delanoë, maire de Paris - Les Echos 19 novembre 2009)
Bref, on est excessif à 2% et modéré à 8 % !
Amnésie n.f: Diminution ou perte de la mémoire. L’amnésie permet à l’homme politique transparent et vertueux de ne pas se souvenir de ce qu’il a dit un mois auparavant.
« En 2009, nous avions créé la taxe départementale foncière, ce qui a représenté pour les propriétaires une augmentation de 28% » (Bertrand Delanoë, maire de Paris - Les Echos 19 novembre 2009).
« S’agissant de la fiscalité directe locale, les taux, qui sont restés stables sur toute la durée de la précédente mandature, seront augmentés uniformément de +9 % en 2009 ». (Bertrand Delanoë, maire de Paris- Rapport de présentation du budget primitif 2009- 15 décembre 2009)
La mémoire municipale a escamoté 19 % de hausse en moins d'un mois !
Compassion n.f : Mouvement de l’âme qui nous rend sensibles aux maux d’autrui. La compassion est le mouvement par lequel l’homme politique transparent et vertueux marque sa sensibilité à l’égard de ses contemporains.
« La hausse des impôts sera ressentie uniquement par les propriétaires comme un peu douloureuse en 2009 » (Bertrand Delanoë, maire de Paris – Le Parisien 6 juillet 2009).
Toupet n.m: Petite touffe de poils, de crin ou de cheveux. Fig. et pop.: Avoir du toupet : de l’effronterie, de l’audace. Le toupet conduit l’homme politique transparent et vertueux à proférer des contre-vérités énormes en toute tranquillité.
"Ces mesures [l’augmentation des taux de fiscalité], nous les assumons d'autant plus qu'elles interviennent après sept années de stabilité fiscale qui, elle-même, faisait suite à des décennies d'augmentation ininterrompue des impôts des Parisiens ». (Bertrand Delanoë, maire de Paris, débat d’orientation budgétaire au Conseil de Paris, 20 octobre 2008).
Pour bien apprécier le toupet phénoménal qu’il fallait à l’homme politique transparent et vertueux pour proférer une telle énormité, il faut avoir quelques chiffres à l’esprit.
En 1983, le taux de la taxe d'habitation était de 10,32 %, il est passé à 10,99% en 2001, 11,98% en 2009 et 12,9% en 2010. Bilan : + 6,5 % d'augmentation de 1983 à 2001 et +17, 1 % de 2001 à 2010.
En 1983, le taux de la taxe foncière était de 5,24 % ; puis 7,11 % en 2001, 10,75% en 2009 et 11,6% en 2010. Bilan : + 35% de 1983 à 2001 et + 63,3% de 2001 à 2010.
Autrement dit : l’incroyable, la scandaleuse, l’ignominieuse, l’invraisemblable hausse des impôts voulue et imposée par de mauvais gestionnaires de la ville de Paris a été de 6,5% pour les locataires et de 35,7% pour les propriétaires entre 1983 et 2001, donc en 18 ans (l’inflation a été de 72% durant cette période).
Tandis que la très modérée, minime, sage, vertueuse, en un mot, delanoèsque augmentation décidée en toute transparence par les remarquables gestionnaires actuels de la ville de Paris a été de 17,7% pour les locataires et de 63,3% pour les propriétaires entre 2001 et 2010, donc en neuf ans (l’inflation a été de 16,9% durant cette période).
Si l'on ne doit retenir qu'une vérité fiscale à Paris, c'est donc que Delanoë a augmenté deux fois plus les taux d'imposition en deux fois moins de temps que ses prédécesseurs, le tout alors que l'inflation annuelle moyenne a été deux fois plus faible depuis qu'il est maire !
Podium n.m : Plate-forme installée pour accueillir les vainqueurs d'une épreuve sportive, les participants à un jeu, à un récital, etc. (ex : podium olympique).
Au niveau national, selon le classement établi par le magazine Capital (1er octobre 2009), Paris a remporté la médaille d’or de l’augmentation tous impôts confondus (+19,2%), devant Laval (+19%) et Aubervilliers (+15%) ainsi que la médaille d’or de l’augmentation de la taxe foncière (+27,6%) devant Reims (+27,2%) et Levallois-Perret (+17,3%).
Imposteur n.m: Homme qui cherche à en imposer par de fausses apparences, par des mensonges ou qui cherche à se faire passer pour un grand personnage (Coïncidence : dans le dictionnaire, ce terme précède immédiatement le mot « impôt » !).
Pigeon n.m :1) Oiseau de l’ordre des colombins; 2) Fam : Homme (Femme) naïf (ve), facile à duper, à plumer.
« Conformément à une annonce faite en toute transparence devant les électeurs, nous serons conduits à augmenter les impôts de manière modérée sur les deux premières années de la mandature» (Bertrand Delanoë, maire de Paris- Dossier de presse des orientations budgétaires 2009).
Quelques témoignages d'heureuses bénéficiaires de cette transparence glanés dans la presse : «A la réception de mes taxes, j’étais sonnée, confie Véronique, propriétaire d’un 100 m2 dans le XIe. 30% de plus, c’est énorme ! » Claudie, propriétaire d’un 57m2 place Edith Piaf (XXe), est elle aussi tombée de haut, après avoir payé 250 euros de plus cette année pour les deux taxes » ( extrait de Metrofrance.com 23 novembre 2009).
Le calcul est simple : espérer que les Parisiens auront oublié en 2014. Mais le Delanopolis prépare déjà des piqûres de rappel ...