Voici donc la dernière idée farfelue de Rose Bonbon Bachelot pour vendre ses stocks de médicaments! Les vendre sur le net !!!
Certes ces médicaments ne devraient concerner que les médicaments prescrits sans ordonnance, mais cela peut avoir de graves conséquences! Prenez le cas d'une fille anorexique qui achètera des laxatifs sur le net sans que les parents puissent avoir un droit de regard ou bien sans qu'un pharmacien puisse lui indiquer les conséquences de son acte?
Pour Catherine Lemorton, députée PS, « C'est un nouveau coup de butoir, elle ne veut pas dire que la prochaine étape, c'est d'autoriser Leclerc à vendre des médicaments. »
En effet, c'est la porte ouverte à toutes les fenêtres! Alors que le gouvernement souhaite réguler le net, sans succès d'ailleurs, voici que Rose Bonbon souhaite le
libéraliser à outrance, contre avis médical !!
Le seul argument de Roselyne est simple, « C'est comme pour les jeux en ligne, officiellement l'objectif est de légaliser pour mieux contrôler. », dixit la députée Lemorton. Et l'amie Lemorton, pharmacienne de métier ne décolère pas : « A quoi ça sert de me demander, il y a deux ans, un rapport sur “Comment prescrire mieux et consommer moins”, et d'autoriser en même temps l'automédication. »
La députée pointe deux problèmes principaux :
- Il n'y aura plus d'intermédiaire entre le patient et le médicament, les contre-indications ne seront pas lues.
- Cela va à l'encontre de la loi « Hôpital patients santé et territoires » qui met soit-disant le pharmacien au coeur du système de santé. Plus de 60% des officines sont déjà équipées (100% le seront à la fin 2011) pour garder en mémoire les dossiers thérapeutiques des patients, c'est-à-dire qu'elles enregistrent toute la médication, y compris ce qui n'est pas prescrit.
De plus, alors que la France est le pays « le moins touché par la contrefaçon » de médicaments pour l'instant, la légalisation des ventes en ligne ne risque pas de nous protéger davantage.
Philippe Gaertner, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France remarque en effet :
« L'autorisation ne serait donnée que pour les médicaments sans prescription obligatoire. Imaginez que vous avez un rhume ou une diarrhée : vu les délais de livraison, vous n'irez pas commander sur le Net.
En revanche, pour les produits sur prescription obligatoire, pour lesquels il y a le plus de contrefaçon comme le viagra, cela ne changera rien. »
Le pharmacien craint aussi que les gens « ne fassent plus la différence entre les sites légaux et les autres. »
Leclerc bientôt gagnant ?
Enfin, la traçabilité des médicaments, en cas de problème sur un lot, pose question. Actuellement, un problème remonte au grossiste en vingt-quatre heures. « Comment rappeler des lots qui sont dans la nature ? », remarque la députée.
Tout cela fait dire à Catherine Lemorton que Bachelot a bien « pour objectif de permettre la vente de médicaments en supermarché » et de déréguler la politique du médicament :
« Quand elle nous dit : “Jamais Leclerc ne vendra de médicaments”, je sais qu'elle ment. Même si le gouvernement n'osera pas le faire avant 2012, de peur de se mettre la profession à dos. »
Pour rappel, Leclerc a obtenu raison le 30 mars dernier : la cour d'appel de Colmar a autorisé son site sesoigner-moinscher.com et sa publicité.
Les pharmaciens ont décidé de se pourvoir en cassation sur ce dossier.
Avec Rue89.fr