19/10/2007
Bank of America troisième trimestre 2007
Les résultats de Bank of America sont mauvais, comme ceux de Citi.
Il convient de lire ces résultats sur deux niveaux, d'abord pour ce qu'ils signifient pour la banque elle-même et ensuite pour qu'ils nous enseignent sur la conjoncture aux Etats-Unis.
Des très mauvais résultats
Le produit net bancaire s'établit à 15,929 milliards de dollars en baisse à la fois par rapport au trimestre immédiatement précédant (-22%) et par rapport au trimestre comparable de l'année passée (-14%). La baisse du résultat est logiquement plus ample que celle du produit net bancaire, le bénéfice s'établit à 3,698 milliards de dollars, -55% par rapport au trimestre immédiatement précédent et – 45% par rapport au trimestre comparable de l'année passé. Ces résultats ont été mal accueilli par la bourse non seulement parce qu'ils obscurcissent l'avenir de Bank of America mais aussi et surtout parce que comme dans le cas de Citi le regard que l'on peut jeter sur la conjoncture américaine est loin d'être engageant.
Sur la branche grand public
Les revenus de la branche grand public dont l'activité se déploie presque exclusivement aux Etats-Unis confirme presque à la virgule près la tendance observable chez Citi. La stabilité est complète par rapport au trimestre passé (+1.2%) et la croissance des plus modérée par rapport à l'année dernière (+5%). Au total la banque a réalisé un produit net bancaire de 11,985 milliards de dollars. Le résultat net est lui impacté, les 2.452 milliards d'euros dégagés marquent une baisse de 20% par rapport à l'année passée. Les charges pour défaut (3.121 milliards de dollars) en augmentation de 50% par rapport à l'année passée plombent le résultat qui aurait pût être en hausse autrement.
Bank of America fait un peu mieux que Citi qui affronte des difficultés organisationnelles spécifiques, les données confirment toutefois que le haut de vague est dépassé pour le Retail aux Etats-Unis une situation qui devrait se répercuter sur le dont le service bancaire est l'un des éléments moteurs.
En ce qui concerne la branche Business
Du fait de très grosse pertes sur de trading (1,445 milliards de dollars) le PNB de cette division s'effondre passant de 5,168 milliards de dollars à 2,885 milliards de dollars sur un an.
Ce chiffre calamiteux doit être relativisé, Bank of América déclare des pertes de trading qui ne sont peut être pas renouvelables, si l'on corrige les chiffres de cette saignée le produit net bancaire s'établit à 4,33 milliards de dollars une baisse plus cohérente avec elle du secteur.
Il n'en demeure pas moins que le résultat net est voisin de 0 (à peine 100 millions de dollars).
En ce qui concerne les division gestion d'actif
Sur ce terrain Bank of America tient le cap comme ses consœurs JPMorgan Chase et Citi, le résultat s‘établit en hausse à 1.761 milliards de dollars.
On se doit de signaler que la banque perçoit les dividendes d'une politique agressive de frais facturés au client, il y a peu de doutes à avoir sur le peu de pérennité d'une telle politique même si l'on peut se douter que Citi et Chase ont suivi le même « chemin ».
En guise de conclusion
La publication des résultats de Goldmann Sachs et JPMorgan Chase laissaient clairement entendre qu'il y avait des victimes sur le marché du trading, on sait maintenant que Bank of America en est une. Le préjudice est double d'une part la société a perdu de l'argent, d'autre part ses clients feraient bien de s'interroger sur sa capacité à apporter des conseils pertinents alors qu'elle s'est littéralement fait dépouillée sur les marchés cet été. Quelque soit sa taille, on ne s'improvise pas banquier d'affaire, voilà au moins l'une des leçons que l'on peut retenir de la déconvenue de Bank of America.
En ce qui concerne le tableau macro-économique général aux Etats-Unis la banque confirme le ralentissement de la croissance et le durcissement des conditions de crédit à venir.
Auteurs: Eric Grémont
Entreprises liées: Bank of America , Citigroup , JPMC