« On s’en fout que les meurtriers de Saïd soient juifs, ce qu’on veut, c’est la justice »
Vendredi 09/04/2010 | Posté par Inès El laboudy | Partager
Yasmine, une cousine du vigile retrouvé mort le 31 mars dans le canal de l’Ourcq, à Bobigny, après une altercation avec des jeunes gens de confession juive, ne croit pas à un homicide involontaire et dénonce les tentatives de récupération de ce drame.
Mardi 30 mars, une altercation a eu lieu à l’entrée du magasin de bricolage Batkor, à Bobigny. Aux alentours de 19h15, un homme souhaite entrer dans le magasin mais Saïd Bourarach, vigile maître-chien de 35 ans lui en refuse l’accès car le magasin est sur le point de fermer ses portes. L’homme commence à se montrer violent et se dispute fortement avec le vigile, jusqu’à en venir aux mains. Saïd utilise sa bombe lacrymogène pour se défendre. L’homme retourne à son véhicule où l’attend son amie et en revient torse-nu, un cric à la main, après avoir téléphoné à trois hommes, a priori de sa famille pour leur demander de le rejoindre.
« On va revenir tout casser », aurait-il dit au vigile, assure Mouloud, la quarantaine, un employé du magasin de bricolage ayant assisté à la scène. Les trois connaissances de l’homme violent arrivent. Le vigile, retourné entre-temps dans le magasin pour se protéger, en ressort rapidement pour défendre sa chienne sur qui les quatre hommes jettent une pierre. Les coups pleuvent et une course-poursuite s’ensuit jusque derrière le magasin.
Les quatre agresseurs, âgés de 18 à 26 ans (l'amie et un sixième homme ont été relâchés par la police), ont dit après leur interpellation : « Nous avons reçu des insultes antisémites, voilà pourquoi nous en sommes arrivés aux mains, nous ne l’avons pas poussé dans le canal, il a voulu se sauver et a sauté dedans pour ressortir de l’autre côté. » Aucun témoin de l’altercation verbale ne confirme que le vigile a proféré des insultes antisémites. Mercredi 31 mars vers 16 heures, le corps de Saïd Bourarach est retrouvé sans vie dans le Canal de l’Ourcq, situé derrière le magasin. Sa chienne était au bord du Canal. Apparemment, il n’y a pas eu de témoin oculaire de la scène." Lire la suite