Si tu me donnais une pomme ça m’irait bien.
Une pomme que tu aurais cueillie toi-même.
Ou l’un de ces abricots
aussi chaud qu’une main
quand on s’en saisit
sur une table de la véranda.
Il dit « l’après-midi »
à toute heure de la nuit ou du jour.
Si tu m’en donnais un
je n’en serais pas fâché.
Parce que c’est février
et cette semaine où je t’ai vue
marcher dans la maison,
pieds nus sur les planches,
semble avoir été
une bonne tranche de vie.
Une pomme fera l’affaire.
Ou un abricot.
Avant que tu me quittes.
(Vincent O’Sullivan)