L’intervention du rabbin avait été perturbée par des catholiques intégristes néo-nazis antisémites.
Les menaces de ces extrémistes dans la cathédrale avaient obligé le rabbin Rivon Krygier à faire son intervention depuis la sacristie de Notre-Dame pour éviter d’être violenté.
Suite à ces violences, Monseigneur André Vingt-Trois aurait reçu des critiques au sujet de cette invitation d’un rabbin à Notre-Dame, de la part de membres éminents de la hiérarchie de l’Église catholique romaine.
Doit-on s’en étonner?
Cette conférence-débat qui devait faire suite aux conférences de Carême à la cathédrale Notre-Dame, avait pour sur le thème "Vatican II : bilan et perspectives".
Les intervenants étaient le Rabbin Rivon Krygier, le Professeur Denis Dupont-Fauville, Dominique Folscheid et Gérard Leclerc.
Le nom du rabbin Krygier avait d’abord été retiré de la liste des intervenants et finalement cette manifestation a été annulée.
Voilà donc le courage de l’Église catholique romaine face aux pressions intégristes.
Finalement on peut se demander du bien fondé de l’acceptation par le Rabbin Rivon Krygier de cette invitation à la cathédrale Notre-Dame de Paris et des intentions profondes de la hiérarchie catholique.
Mais pour un vrai dialogue fraternel, il faut d’abord que les intentions de chacune des parties qui veulent dialoguer soient sans arrière pensée.
Or, contrairement au Judaïsme, le Catholicisme a toujours pour intention d’évangéliser les Non-chrétiens, notamment les Juifs. Ce prosélytisme est pour lui un devoir.
Partant de là, peut-il y avoir égalité dans le partage et le débat?
Et on se rend compte aussi qu’il y a un double langage de l’autorité catholique face au Judaïsme.
D’un coté elle dit respecter le Judaïsme, elle désire et initie des rencontres interreligieuses comme celle de cette conférence de Carême à la cathédrale Notre-Dame de Paris en invitant le rabbin Rivon Krygier, et d’un autre coté le pape Benoît XVI réintroduit la prière du Vendredi Saint pour la conversion des Juifs, et réintègre au sein de l’Église les intégristes catholiques qui sur leurs sites Internet répandent l’antisémitisme et le négationnisme et qui ont soutenu et justifié cette perturbation agressive à Notre-Dame de la part de leurs fidèles.
En faisant cela, le pape Benoît XVI et le Vatican réaffirment de facto ce sentiment de supériorité et de désir d’hégémonie de la foi catholique par rapport aux autres convictions religieuses.
Après cela que peut être le débat interreligieux?
Rappelons d’ailleurs à ce sujet que le pape Benoît XVI souhaite aussi l’unité de l’Église chrétienne, mais en ramenant les Protestants et les Orthodoxes dans le giron de Rome.
Et le rabbin Rivon Krygier devait-il cautionner ce débat pour la bonne conscience catholique, débat qui semble faussé à la base?
L’annulation de la Conférence au Collège des Bernardins semble confirmer que l’on est bien loin d’un vrai dialogue fraternel.
Pour qu’un vrai débat interreligieux puisse avoir lieu, il faudra d’abord que l’Église catholique romaine ait des positions claires sur le Judaïsme et les Juifs.
C’est visiblement loin d’être le cas actuellement, étant prête à céder très rapidement aux pressions de ses intégristes antisémites.
Seigneur, où est l’ouverture aux autres différents?