Il y a quelques jours, j'avais relayé, trop modestement, l'indignation qui avait gagné beaucoup de nos concitoyens devant ce qui semblait (et manifestement était) un acharnement administratif, probablement lié à un lendemain de cuite un peu dur du pouvoir (on appellera ça lendemain d'élection, de déculottée, de branlée) avide de se "recentrer" vers son électorat de base.
J'aurais voulu revenir ici sur la beauté de la solidarité, sur l'élévation morale qui préside à certains de nos choix qui ne poursuivent aucun intérêt personnel égoïste, mais quelque chose qui, dans la conscience de n'être qu'un avec l'autre, nous pousse vers le haut, vers quelque chose de fragile et fort à la fois : l'humanité.
Je n'ai pas réécrit ici sur les difficultés rencontrées par Guilherme et sa famille et ses amis et ses enfants et les amis de ses enfants, et au bout du compte ça peut faire beaucoup d'amis. CLIQUER ICI pour le papier précédent.
Dans la journée, pour moi, c'était classé : dans l'ignoble comptabilité raciale, Guilherme allait prendre sa place dans la colonne moins. J'ai envoyé, comme vous, des mails et des fax, toute la journée, à l'Aéroport de Paris, puis aux aéroports où notre ami pouvait transiter avant le coup de pied au cul de la démocratie vers des destinations où la misère est trop loin pour nos regards myopes à la réalités des restes du monde, comme certains ministres.
Ce soir, j'apprends la nouvelle :
La préfecture vient d'annoncer que faute de pouvoir l'expulser, elle y renonce. Florence et les parents sont en route vers le CRA pour aller le chercher.
Putain, j'y croyais vraiment pas et cette reculade me montre que j'avais bien tort, qu'il faut lutter, se mobiliser jusqu'au bout.
Une photo, avec le visage de Florence et le G que nous avons été nombreux à publier, un G sur une main ouverte, en signe de paix, de solidarité et d'amour de l'autre et le message adressé aux pilotes qui pouvaient REFUSER la complicité (et qui l'ont fait, bravo les mecs !) :
Sur la photo, c'est Florence, l'épouse de Guillerme.