Naïvement Matthieu dit : « je suis fasciné par cette volonté des entreprises d’essayer de nous faire penser que la consommation, quelle que soit sa forme, serait équivalente à des choses intimes et personnelles comme le sexe ».
Et oui, c’est le propre de la publicité que de susciter la consommation en faisant miroiter aux gens ce qui les motive par ailleurs : le plaisir, le bonheur, le pouvoir, la richesse (liste non exhaustive)… Et si la publicité existe toujours, on peut supposer que cela marche… Ce qui ne veut pas dire que les acheteurs potentiels prennent le message au 1er degré et considèrent que « donner du plaisir et en recevoir équivaut à aller se payer des fringues ! » D’ailleurs au vu des slogans, il est évident que ces affiches se situent dans le registre du décalage humoristique :
« Notre point G, il est dans la penderie » fait référence à une étude récente sur l’existence du poing G et le débat qui a suivi ; signalons au passage que le point G des hommes existe et qu’il commence à sortir du placard…
« Liberté, égalité, mode pour toutes » surfe sur la devise française et « Fauchées mais fashion » est une jeu de mot un peu de mauvais goût vu la gravité de la crise économique. Pareil pour le slogan « Pas besoin d’être PDG pour avoir une P….. de Garde-Robe ».
Au total une campagne un peu facile pour des vêtements bon marché (visiblement ceux utilisés sur les affiches…) destinée à un public féminin branché mode, sans doute jeune. Hurler au sexisme me parait exagéré, ces affiches n’arrivent pas à me mettre hors de moi, même si je préfère nettement le message de la nouvelle affiche du festival de Cannes. Question de sensibilité peut-être.
Cela me rappelle une pub de Dolce et Gabbana (de bien meilleure qualité visuelle) où seule la version avec une femme avait choqué alors que la situation suggérée était la même. Cette différence de réaction étant sans doute à mettre sur le compte de contextes différents : dans un cas l’existence de relations égalitaires entre hommes rendait l’image acceptable, dans l’autre cas la persistance d’une « domination masculine » dans la réalité hommes-femmes rendait l’image inacceptable, comme pouvant évoquer un viol…
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