De façon plutôt amusante et prémonitoire, « 100% Mag » posait lundi une question essentielle : « les parisiens sont-ils détestables ? ». Si j’ai manqué le sujet et donc la réponse à cette question, j’ai pu avoir un verdict approchant grâce à la nouvelle semaine des dîners presque parfaits qui se déroule à Paris. Depuis le lancement de l’émission, les semaines parisiennes consacrent souvent les candidats les plus odieux (Christine ne pourra cependant à mon avis jamais être égalée) et les ambiances les plus pesantes, et cette nouvelle édition de compétition à la capitale semble ne pas déroger à la règle.
Lundi soir, Clémentine au palais infaillible a estimé que son hôte, l’italien Michele, lui avait proposé une mozzarella bas de gamme.
Mardi soir, Michele a fait remarquer à Alexandre, le barbu sophistiqué, qu’il accaparait la parole durant le dîner l’empêchant de s’exprimer. Clémentine a indiqué à son hôtesse de la même soirée qu’il ne ferait pas une bataille de bruits de paille parce que ça ne se faisait pas et Alexandre en a été heureux parce qu’il ne supporte pas ces bruits « incongrus ».
Mais, les dîneurs jusque là se respectaient à peu près, car Michele, Clémentine, Alexandre et Céline semblent issus du même milieu, évoluant dans des professions plutôt « artistiques » et globalement « boboisantes ». En revanche, hier, le jeune Romain, benjamin de la semaine et un peu geek a souffert, fort heureusement sans s’en rendre compte réellement.
Dans une semaine classique de dîners, personne ne se serait permis de juger la décoration de son appartement indépendamment de celle de sa soirée, hier si. Alexandre est arrivé dans la piaule d’un étudiant attardé, ce qui lui a déplu apparemment. Les couleurs choisies par le jeune homme pour le repas n’ont pas séduit Céline, propriétaire snob d’une boutique de décoration, qui trouve le rouge et le noir tellement déplacés.
Par la suite, le dîner leur a presque déplu de bout en bout, à l’exception notable de l’apéritif et du dessert digne d’un excellent pâtissier selon ses invités exigeants. La cuisson de la viande, un peu sèche apparemment, a été abondamment commentée derrière le dos du pauvre hôte qui croyait avoir bien fait et tout a été à l’avenant. Alors, certes, l’utilisation du surimi était effectivement plus que douteuse, et Alexandre a eu raison de rappeler que ce qu’on nous vend comme du crabe n’est en vérité que des déchets de poissons agglomérés et couverts de colorants, et je suis d’accord, le verrines sont dépassées, mais dans une semaine « normale » de dîners, personne ne lui en aurait tenu rigueur.
Le pauvre Romain s’en est sorti avec un méritoire 5,8/10.
Aujourd’hui, c’est Alexandre, l’esthète aux costumes bariolés, qui recevait…
J’attendais avec impatience de découvrir le menu sophistiqué que le dandy allait proposer à ses invités. Malgré une décoration bordélique, des préparations « minute » à rallonge et des plats globalement ratés, les candidats de la semaine frappés par un soudain syndrome de Stalingrad, pardon de Stockholm, ont attribué à leur nouvel ami, un ridicule 6,8/10 qui le place en tête aux côtés du premier hôte de la semaine, l’italien Michele. Pourtant, sa blanquette était trop cuite et l’a occupé une bonne dizaine d’heures en cuisine, et son dessert était à 90% composé de gélatine de porc et de quelques pétales de fleurs pour faire genre.
Moralité, il vaut mieux être un dandy qu’un geek dans les dîners…parisiens du moins, car un risotto réussi rattrape trois plats ratés dans le premier cas, tandis qu'un dessert digne d'un pâtissier ne fait pas passer deux ou trois petites anicroches dans le second…