Ça y est ! La MIVILUDES a pondu son petit rapport annuel. Et je dois dire qu’il dépote.
La Miviludes, c’est cette Mission Intersidérale d’Emploi de Fonctionnaires pour Peindre des Girafes Cosmiques et déterminer ce qui caractérise une secte, qui en fait partie, et comment on peut faire pour les taxer. En gros.
Cette année, la petite troupe s’est occupée des cas des néo-chamans plus ou moins fantaisistes ; dans son rapport, la Miviludes veut tout faire pour prévenir des effets dévastateurs de leurs pratiques en développement constant depuis plusieurs milliers d’années.
La Miviludes relève que ces guides prospèrent au nom de l’amélioration individuelle et du groupe, pour le bien commun et la purification du corps social, et souligne les dangers de techniques mal maîtrisées qui peuvent entrainer emprise psychologique et fractures sociales, deux caractéristiques de la dérive sectaire.
La Mission, fort prudente, ne remet bien sûr pas en cause le pouvoir du chaman traditionnel, adulé par tous et adoubé par le sacro-saint principe démocratique, ni sa connaissance des discours rhétoriques hallucinogènes. Elle s’inquiète en revanche de l’action de gourous, toujours plus nombreux, qui proposent le « bonheur », voire le « paradis sur terre » sans avoir la maîtrise des techniques économiques de base, citant des cas de morts, de folie et de comas parmi des adeptes.
« Avec le fort développement d’Internet, il est désormais présenté aux internautes toute une gamme de propositions plus ou moins farfelues pour découvrir les pratiques chamaniques d’un large spectre de collectivistes », relève le texte. En prévenant tout amalgame avec des coutumes traditionnelles de bon sens, la mission exhorte à la vigilance.
Elle rappelle aussi que parmi les produits utilisés, le keynésiannisme et le collectivisme sont classés comme de dangereux stupéfiants, que la démagogie et le populisme sont des hallucinogènes puissants.
La Miviludes consacre un chapitre à l’éducation et à ses dérives possibles, relevant les risques du constructivisme excessif ou du régime exclusivement stalinien pour les populations, de l’abandon des libertés de base au profit de régimes censés guérir tous les maux, y compris la crise et le chômage, des stages associant les jeunes, les citoyens et les festifs dans des rave-parties colorées jusqu’à l’épuisement.
Elle propose notamment de développer l’expertise scientifique des produits autour de l’économie de base, des régimes non totalitaires minarchiques et des compléments scientifiques élémentaires, et de lutter contre les mensonges répétés des gourous politiciens en utilisant la liberté d’expression pour éviter la dérive sectaire : déstabilisation économique, rupture avec le droit, abandon des valeurs communes et du vivrensemble, embrigadement des enfants… le processus est connu.
La Mission a étudié la situation des populations les plus pauvres face au risque sectaire, au sein de familles politiques données ou dans la société en général. Elle consacre ainsi tout un chapitre pour montrer comment certaines utilisations chamaniques de l’identyténaçionale, une plante originaire de la place Beauvau, dans le bucolique 8ème arrondissement de Paris, peut se retourner contre le chaman lui-même. Plusieurs cas de fessées électorales sont à déplorer.
Selon Georges Abitbol, les dérives sectaires, caractérisées notamment par l’emprise morale et la coupure avec l’environnement économique, touchent actuellement « 64.000.000 de nos concitoyens, de manière directe ou par ricochet » et sont le fruit d’un petit nombre de personnes qui exercent pourtant en toute impunité ou presque.
Il précise ainsi que «Les grands mouvements sectaires sont toujours présents, mais ils sont supplantés en partie par de petites structures qui se sont engouffrées sur le marché des politiques alternatives» … On comprend d’ailleurs pourquoi ces gros mouvements tendent à se rapprocher des petits qui, au final, rassemblent progressivement de plus en plus de gogos d’endoctrinés pratiquants.
Souhaitons à ce rapport toute la publicité qu’il mérite !