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Combien vaut une maison inondée ?

Publié le 08 avril 2010 par Bil

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C’est la question que se posent les malheureuses victimes des inondations en Charente Maritime, qui n’auront pas le droit de réparer ou de reconstruire leur maison sur leur terrain... et qui devront, après avoir été indemnisés par les assureurs au titre de la garantie obligatoire des catastrophes naturelles, se voir proposer par l’Etat le rachat de leurs droits fonciers pour leur permettre de se réinstaller ailleurs.

150 000 euros, c’est donc le montant de l’indemnisation lancée par l’Etat, probablement assimilable à un prétium doloris découlant de l’autorisation donnée par ses représentants de construire là où l’on n’aurait pas dû…. A cela s’ajoutera le dédommagement des assurances, qui semble être chiffré semble-t-il à une moyenne de 147 000 euros ; ce chiffre représentant certainement assez bien le coût de reconstruction d’un pavillon de 120m2.

Mais on entend déjà les responsables des associations de défense des propriétaires réclamer un prix très supérieur, fortement surestimé par sa proximité de la Mer ! Même pour une résidence secondaire sous équipée… l’emplacement est prioritaire selon les notaires, qui en oublieraient presque qu'il s'agit là de l'argent des contribuables (peu ou prou, nous allons payer pour les fautes d'urbanisation de ces communes).

La valeur d’un bien n'apparaît pratiquement qu'en cas de mutation, c'est-à-dire sa mise en vente pour être finalement acheté. Mais dans le cas présent, à considérer que la zone ne soit pas déclassée, il est à craindre que les acheteurs ne se bousculent plus au portillon… et que les biens restent pour très longtemps sur le marché.

En voyage d’étude à Rio, je faisais remarquer que les terrasses des favelas étaient des lieux de ravissement grâce en particulier à leurs expositions et la vue exceptionnelle sur la ville et la baie (tout en faisant abstraction des problèmes de sécurité). C’est sans connaître les risques de glissement de terrain qui transforment actuellement ces quartiers en charniers.

Tout à un (juste) prix… mais n’oublions pas que la vie de nos familles vaut beaucoup plus que la satisfaction de détenir une vue d’exception « les pieds dans l’eau », selon l’expression malheureuse des agences locales; n'oublions pas que 53 personnes ont perdu la vie sur ces zones "noires".

Au sujet de la prochaine déclaration d’ISF, il va y avoir des ajustements, notamment sur les biens des îliens. Pour mémoire, il importe de se souvenir de ces ostréiculteurs qui ont vu leurs cabanes « flambées » sur la pression de quelques touristes fortunés peu renseignés sur les risques climatiques….


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