Faire de la politique en sol (anciennement) soviétique c'est comme jouer à un jeu dont les règles changent constamment.
C'est un peu risquer sa vie aussi.
Parlez-en à Viktor Youchenko ou Anna Politkovskaya.
Le Kirghizstan est un pays d'Asie centrale extrêmement montagneux, peuplé à l'origine par des populations nomades, ancienne république de l'URSS. Le Kirghizistan a obtenu son indépendance avec l'effondrement de cette dernière, en 1991. Les habitants s'appellent les Kirghiz.
La foire est actuellement pognée.
La tendance là bas est de tricher son chemin to the top.
Lors des bouleversements politiques survenus à partir de la fin des années 1980 en Union soviétique, des élections libres furent organisées au Kirghizistan en 1991 qui virent la victoire d'Askar Akaïev au poste de président en octobre de la même année.
Au cours des années suivantes, le pouvoir détenu par Askar Akaïev devient visiblement de plus en plus autoritaire.
Les élections législatives de 2005 sont jugées unanimement frauduleuses. 15 000 manifestants partisans demandent à ce que Akaïev cède son poste à un plus digne succésseur. Ou du moins qu'il joue selon les règles. C'est ce qu'on appelera «la Révolution des Tulipes ».
Akaiev ayant apparement fui le pays, les chefs de l'opposition ont établi un gouvernement intérimaire et ont promis de mettre en place rapidement de nouvelles élections afin de prétendre à une légitimité définitive. L'oppositon s'orgnsise rapidement et Kourmanbek Bakiev prend les postes de président et de premier ministre.
Toutefois Bakiev est tout aussi autoritaire, despote, corrompu et son arrivée ne change pas grand chose.
Un an après les événements de mars 2005, une nouvelle opposition s'est structurée pour exiger la mise en œuvre des reformes annoncées à l'issue de la révolution des Tulipes. Elle réunit des anciens alliés de Bakiev et d'anciens partisans d'Akaïev.
Début novembre 2006 l'opposition kirghize manifeste et réclame, en outre, l'indépendance de la compagnie de radiotélévision, et le limogeage de plusieurs hauts responsables. Un accord survient.
Une longue valse de nomination et de démission, forcée ou non, suit. Bakiev est une ordure mais il réussit à faire quelques compromis. Il maintient une relative ouverture politique, loin des normes démocratiques occidentales, mais certains observateurs étrangers classent le Kirghizistan comme le pays le plus démocratique d'Asie centrale.
L'opposition politique et les ONG de défense des droits de l'homme sont harcelées avec une intensité croissante. Plusieurs meurtres de journalistes et d'opposants ont défrayé la chronique et provoqué les protestations de l'Union européenne. Si le Kirghizstan reste pour le moment plus ouvert que ses voisins, comme l'Ouzbékistan, qui dérive depuis des années vers la dictature policière, ou le Turkménistan qui n'en est jamais sorti, il connaît donc actuellement une dégradation rapide du climat politique. Il reste classé régulièrement parmi les pays les plus corrompus du monde.
Hier, une violente manifestation des opposants au régime de président Bakiev a dégénèré. On compte 19 morts et plus de 200 blessés dans la capitale, Bichkek. Dans la soirée des centaines d'opposants ont assiégé le Parlement situé à proximité de la résidence présidentielle. L'état d'urgence a été déclaré et un couvre-feu a été mis en place.
Le Premier ministre a “remis une lettre de démission”, après des négociations avec l’un des chefs de l’opposition, Temir Sariev.
Au moment d'écrire ceci le pouvoir est tombé après que des centaines de manifestants aient pris d’assaut le Parlement et le siège de la présidence à Bichkek, lors d’affrontements qui ont fait maintenant 47 morts et 400 blessés.