Le covoiturage, comme nouveau mode de déplacement dans la ville et pour les trajets plus longs, est une alternative crédible à l’utilisation de la voiture en solo. Nous avions vu que Nokia avait estimé le marché de la « place vide » dans les voitures à 500 milliards d’euros, en comptant le prix de la voiture, du carburant et des assurances. Mais la voiture, et son utilisation actuelle, c’est aussi pour beaucoup une liberté de plus, lié à un sentiment de propriété assez fort qui fait obstacle à l’autopartage. Voyons quels sont les freins au covoiturage, et comment l’innovation du covoiturage dynamique permet d’en réduire certains.
Quels sont les principaux obstacles ?
- « Voyager avec des inconnus ? » est un classique des études sur le covoiturage. Mais des sites de covoiturage permettent de connaître les utilisateurs grâce à des fonctionnalités de réseau social. C’est le cas par exemple de Covivo ou de Comuto, l’application de Covoiturage.fr. Plus précisément, ces outils permettent d’obtenir le profil des utilisateurs enregistrés, de voir leur préférences (accepte les animaux ou non, aime discuter ou non, etc), et d’avoir comme sur eBay une évaluation par les membres qui ont déjà covoituré avec.
- « Monter dans une voiture dont on ne sait rien ? », la crainte est légitime, mais encore une fois la technologie du covoiturage dynamique permet d’authentifier les usagers. De plus, une étude de Muriel Dufresne, ingénieur transport à l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), a montré que le covoiturage était moins accidentogène : on fait plus attention quand il y a du monde dans sa voiture (source Ouest-France).
- « Trop compliqué d’organiser des parcours et des emplois du temps ? » si c’était le cas avec le covoiturage classique, le dynamique synchronise en temps réel les utilisateurs (grâce à un système « push » des plus innovants). Certains permettent à leurs applications d’être embarquées sur les smartphones ou sur les GPS de voiture.
- « Les gens ne sont pas prêts à changer pour l’environnement ? », là encore, si c’est votre entreprise, votre mairie ou votre association qui s’en occupe pour économiser et « écologiser » sur le transport, ça aidera. Sur un cas pratique d’un trajet de 30km réalisé quotidiennement, l’on avait calculé un gain net de plus de 4 tonnes de Co2 par an (base : voiture émettant 160g/Co2 par km).
Une fois ces obstacles franchis, c’est une nouvelle mobilité, plus durable, qui s’ouvre aux automobilistes, qui imaginent rarement les gains que l’on peut faire en partageant sa voiture. On économise, en partageant sa voiture avec des covoitureurs « dynamiques » dont les paiements sont automatisés et synchronisés en temps réel grâce au GPS et à Internet (1 760€ sur ce fameux trajet de 30km). On émet moins de Co2. On décongestionne les villes : en installant une voie de covoiturage, les volontaires de San Francisco ont réduit de 30min leur temps de trajet quotidien. A Toulouse, on estime que 5% de trafic en moins permettrait de fluidifier complètement les trajets domicile-travail du matin et du soir.