Magazine Cinéma
Méliès encore et toujours.
On ne retient bien souvent que sa fameuse lune à l’œil percé !Et pourtant, celui qui demeure le premier magicien du cinéma a produit entre deux siècles une foultitude de petites merveilles aujourd’hui rassemblées dans un coffret « Georges Méliès » : cinq dvd pour 173 films sur les 197 officiellement recensés.
Le sixième dvd est aujourd’hui dans les bacs, avec 26 nouveaux films datant de 1896 à 1911 dont de nombreux en exclusivité mondiale ! Et l’on croit à nouveau rêver. Devant ses plans fixes pour lesquels le cinéaste déborde d’imagination scénique et technique, réussissant des prodiges d’effets spéciaux ( un serpent transformé en homme, des disparitions d’objets , des inversions de personnages… ) qui à l’époque dépassaient le cadre de la magie . C’était tout bonnement stupéfiant.
Magicien, enchanteur, virtuose, Georges Méliès savait raconter des histoires, le plus souvent comiques, mais aussi parfois dramatiques ( sur la misère , la guerre avec “ Bombardement d’une maison”, “ Combat naval en Grèce”..). Avec ou sans parole, en noir et blanc ou sur des supports colorisés, à l’orange dominant .
J’ai beaucoup aimé une version inédite de « Le Juif errant » avec plusieurs tableaux qui se succèdent et des interprétations chaque fois saisissantes. Les comédiens de l’époque grossissaient le trait et le caractère .
Le dvd débute par « Défense d’afficher » , le plus ancien film de Méliès , retrouvé on ne sait trop pourquoi dans le fond d’archives du Parti Communiste Français. Pendant 80 ans personne n’y a fait attention, pensant qu’il s’agissait d’un document exclusivement militant .
Les autres trouvailles sont tout aussi étonnantes comme « Le vitrail diabolique » ( encore une prouesse merveilleuse ) déniché en Australie , « Le manoir du diable » repéré en Nouvelle-Zélande, ou « Le baquet de Mesmer » .C’est surtout le baquet qui importe ici et il bouge beaucoup . Il reposait à Prague .
Des musiques originales composées et jouées par 6 musiciens accompagnent ces films dans l’esprit de l’époque.
En bonus, deux films de Segundo de Chomon, le spécialiste des effets spéciaux et grand copieur de Méliès : « Les roses magiques » (1906) et « Excursion dans la lune » (1908) qui rend hommage plan par plan au célèbre « Le Voyage dans la lune ». Vous savez l’œil percé !