Pour tout ceux à qui ce patronyme n’exprimerait rien, Blogy Blogoo est là pour vous.
Stanley Milgram est un psychologue social américain qui est considéré comme l’un des psychologues les plus importants du 20ème siècle. Il est connu pour avoir réalisé entre 1960 et 1963 une suite d’expériences sur la soumission à l’autorité.
Beaucoup de personnes suite aux atrocités commises durant la guerre se sont posées une question simple : comment autant d’individus ont pu collaborer à un chantier aussi faramineux visant la destruction d’une partie de l’humanité ?
Milgram eut une réponse simple, la soumission à l’autorité est naturelle chez l’homme ! Enfin pour la plupart.
C’est ainsi qu’il élabora le protocole expérimental le plus célèbre de la psychologie sociale. Celui-ci consiste à ce que des sujets volontaires acceptent de participer, sous l’autorité d’une personne supposée compétente, à une expérience d’apprentissage où il leur sera demandé d’appliquer des décharges électriques à des tiers sans autre raison que de « vérifier leur capacité d’apprentissage ».
Les résultats parlent d’eux même, ils vont même au delà de l’espérance de Milgram. Une moyenne de 80 pour cent des sujets collabore à l’expérience jusqu’au bout !
Milgram avait raison, l’homme est docile, obéissant par nature !
L’expérience fut réitérée à de nombreuses reprises. En changeant le cadre expérimental, la proximité de la victime, le statut de l’autorité…
Le facteur déterminant est celui de l’autorité, elle doit être viable mais surtout, le sujet doit être déchargé de toute responsabilité. A partir de là se joue un système de processus psychologiques visant à protéger le sujet et à préserver sa culpabilité et donc son image de Soi.
Notons quand même que l’expérience fut longtemps censurée sur le territoire Allemand. Prétextant qu’après la guerre, une telle expérience ne pourrait pas « fonctionner » sur les germaniques. FAUX ! Au début des années 90, la censure fut levée et les allemands allaient obéir à 80 pour cent comme les autres !
La célèbre expérience est remise au gout du jour dans le cadre d’une émission télé présenté en prime time par la très jolie Tania Young (qui n’est pas la soeur de Mickael) sous le terme à la fois subtil et scientifique de « Jeu de la mort » !
Ce « jeu » peut paraitre un peu « barbare » mais l’innovation de tester ce protocole dans un milieu audio visuel est intéressent. La télévision peut elle avoir l’autorité nécessaire au bon déroulement de l’expérience comme ont put l’avoir les scientifiques, l’armée…?
L’expérience n’est pas critiquable d’un pur point scientifique (attention toute fois à ne pas créer de biais dans le bon déroulement de l’expérience et ainsi créer des résultats inexploitables). La diffusion peut l’être un peu plus…
Mais ce qui est réellement critiquable et décevant, c’est tout le brouhaha pseudo scientifique que l’on peut entendre sur toutes les chaines depuis quelques jours. « Cette émission va nous montrer le pouvoir destructeur de la télévision », « la télévision nous manipule tous »…
On dirait que tous ces journalistes ou chroniqueurs n’ont rien compris ou tout simplement pas étudié l’expérience initiale de Milgram. Le principe est celui d’une soumission à une autorité, quelle qu’elle soit. L’homme déchargé de sa responsabilité est en quelque sorte protégé par le supérieur qui le commande. L’intérêt de l’émission est de savoir si la télévision peut incarner cette autorité. Et non de savoir si le petit écran nous manipule tous ! Cette expérience télévisuelle ne prouve en aucun cas cela !
Attention, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas écrit ! La télévision peut bel et bien nous manipuler, mais en aucun cas par le processus découvert par Milgram de soumission à une autorité. Dans le cadre de la télévision, le processus est tout autre, beaucoup plus subtil et insidieux. Touchant plus facilement notre subconscient et agissant de façon subliminale. Mais ceci fera l’objet d’un autre article !
Il ne vous reste plus qu’à vous faire votre propre opinion en regardant (ou pas) ce programme !
Finissons par une introspection : et moi, ferais je parti des 20 pour cent de « résistants » ?
Votre dévoué serviteur.