Selon une étude d’UFC-Que Choisir publiée en janvier 2009, les acteurs de la grande distribution s’en mettent plein les poches. Entre 1990 et 2009, les prix en magasin ont augmenté de 50 % tandis que, sur la même période, le prix de vente versé aux agriculteurs chute de 15 %. Ainsi, sur un rôti vendu 8,5 euros le kilogramme au consommateur, la marge nette du distributeur atteint 2,25 euros.
La baisse des prix affichée dans les hypermarchés se fait au dépend des fournisseurs Mais, la grande distribution touche également une marche arrière. Ce concept est encore plus sujet à polémique. Les fournisseurs doivent verser aux distributeurs une prime, le plus souvent de manière annuelle, pour rémunérer la dynamique commerciale que lui apporte le supermarché. Nous sommes bien sûr là dans une pratique assimilable à du racket. En effet, aujourd’hui, les grandes surfaces ont atteint une telle taille qu’il est pratiquement impossible pour un fournisseur d’exister sans être diffuser dans une grande surface. Autrement dit, les fournisseurs n’ont pas le choix, s’ils veulent entrer sur ce marché, ils ont obligé de payer.
Pire encore, plus le fournisseur est petit, plus il paiera cher la présence en rayon de ses produits. Plus le fournisseur est une grosse multinationale plus l’ "incontournabilité" de ses produits lui permettra de limiter la marge arrière qu’il donne aux enseignes.
Il est donc difficile d’estimer précisément la marge « réelle » des grands distributeurs. En réalité, la baisse des prix affichée dans les hypermarchés se fait au dépend des fournisseurs. Le consommateur devient lui-même complice de ce système. En achetant moins cher, il favorise la pression sur les fournisseurs. Aux gens de se rappeler qu’avant d’être des consommateurs, ils sont aussi des salariés.