A quand remonte ton intérêt pour le métier d’animatrice de sport?
Depuis que je suis en maternelle! Durant la Série du Siècle, lors des matches présentés en Union Soviétique (la Russie dans le temps), les profs arrêtaient les classes pour ouvrir la télévision et regarder les matches! J’ai tout de suite été sous le charme! Et quelques années plus tard, à l’âge de 10 ans c’était décidé, je voulais devenir journaliste sportif… au grand désarroi de mon père qui détestait les sports… comme je n’ai pas de frère et que j’étais la seule à aimer les sports chez moi, on m’appelait l’extra-terrestre de la famille! LOL!
Comment a débuté ton aventure à RDS?
Avant RDS, j’ai travaillé à Radio-Canada Sherbrooke, la Presse Canadienne, Radio-Canada Ottawa et TVA Québec et Montréal comme journaliste sportif. J’ai fait ma première émission de télévision à 18 ans à SRC Sherbrooke. J’étais chroniqueuse pour la LHJMQ, car j’étais statisticienne pour les Voisins de Laval… et comme Mario Lemieux battait tous les records, le journaliste de l’endroit, Gilles Peloquin m’avait confié une chronique du Junior Majeur pour son émission de sport.
Gilles m’a donné ma première chance et je ne l’oublierai jamais, alors que je travaillais à TVA, les gens de Toronto (TSN) qui avaient pour mandat de partir une nouvelle chaine de sports au Québec m’ont rencontré environ un an avant l’ouverture de la station. Ils m’ont offert un poste et j’ai été la toute première employée engagée par TSN-RDS. J’ai eu l’honneur aussi de faire la toute première émission de l’histoire de la station… il y a eu l’hymne national et je suis entré en ondes avec Sports 30! Je suis encore là, 20 ans et demi plus tard! Ce fut difficile au début, car nos moyens étaient limités, mais il n’y a pas une journée où je suis toujours heureuse dans mes fonctions.
As-tu eu à faire face à des préjugés défavorables dans ta carrière, étant une femme dans un milieu majoritairement masculin?
Euhhh… oui! Ha ha ha! beaucoup… surtout au début, mais bizarrement, les plus grands préjugés venaient de mes collègues de travail et non des athlètes. Quand tu poses une bonne question, l’athlète répond et ne juge pas, il a autre chose à faire! Mais comme j’ai la tête dure, je ne me suis jamais découragée par les préjugés. Il y a certaines choses qu’on ne peut contrôler dans la vie et je ne m’en fais pas avec ça, mais j’ai eu à travailler beaucoup et à prouver souvent que j’avais les connaissances nécessaires pour faire ce métier.
Est-ce qu’un joueur / athlète / coach a déjà flirté avec toi?
Oui à quelques occasions, mais avec humour et je les ai remis à leur place! Je ne voudrais pas perdre ma crédibilité et bousiller ma carrière pour un flirt avec un athlète et ou coach… (Note de l’éditeur : est-ce qu’on peut les blâmer d’essayer?)
Quel est ton meilleur souvenir dans l’exercice de ton métier?
Il y en a plusieurs. La Coupe Stanley du Canadien en 1993, les 5 Jeux Olympiques auxquels j’ai travaillé, des entrevues mémorables avec Maurice Richard, Jack Nicklaus, Mario Lemieux, Guy Lafleur, George Brett, Pedro Martinez, etc. Bref, c’est difficile de cerner un événement en particulier.
Et ton pire?
Je me rappelle un Sports 30 où tout fonctionnait de travers lors de la première année de RDS. Pas d’images, pas de son, un réalisateur qui était trop saoul pour me donner les bonnes directives… et je suis sérieuse! Une catastrophe totale!
Aussi, le dernier match des Expos au stade Olympique. J’adore le baseball et j’ai toujours été une grande fan des Expos. J’étais en ondes et je pleurais. J’ai d’ailleurs fait une entrevue en direct avec Claude Raymond et nous pleurions ouvertement tous les deux!!! Et il y a aussi sur une note plus personnelle, l’annonce que j’ai eu à faire en ondes du décès de mon ami et collègue Paul Buisson.
Comment trouves-tu le hockey actuel?
Électrisant! J’ai vécu l’époque des grandes équipes du Canadien dans les années 1970 et c’était extraordinaire, le Canadien dominait avec des joueurs qui sont presque tous au Temple de la Renommée. J’ai vécu les années de Wayne Gretzky et des Oilers d’Edmonton, celle de Mario et des Penguins, mais les années actuelles sont excitantes avec les Ovechkin et Crosby : du hockey rapide, excitant et sans accrochage! Si on réussit à enrayer les coups à la tête, le hockey va se porter encore mieux!
Que penses-tu de l’édition actuelle des Canadiens?
Une bonne équipe, rapide, mais petite qui se tient contrairement aux années passées. Une équipe qui a joué légèrement en haut de la barre des 500 toute l’année en raison des nombreuses blessures survenues à des joueurs clés. Le Canadien ne m’a pas impressionné contre les Islanders toutefois, mais lorsqu’ils vont finir par croire qu’ils sont loin d’être mauvais, ils vont causer des surprises… va falloir que le premier trio se mette en marche toutefois!
Si tu pouvais changer un règlement au hockey, que serait-il?
Les dirigeants ont finalement décidé de faire quelque chose pour les coups à la tête et c’est une sage décision… à part ça, tout est OK pour moi…
Quel est le joueur de hockey que tu préfères le plus?
Sidney et Ovechkin sur un pied d’égalité!
Et celui qui t’énerve le plus?
Sean Avery… pour l’ensemble de son œuvre! (Note de l’éditeur : C’est drôle comment Avery revient toujours dans les discussions)
Si tu n’étais pas animatrice de sport, quel autre métier aimerais-tu exercer?
Aucune idée! Comme j’avais dans la tête de faire ce métier depuis l’âge de 10 ans, je n’ai jamais pensé à faire autre chose!