Depuis un mois, la Commission européenne a autorisé la culture, à des fins industrielles, de la variété de pomme de terre génétiquement modifiée EH92-5271, baptisée, Amflora produite par le groupe allemand BASF, ainsi que l’utilisation des produits dérivés de l’amidon de cette variété OGM pour nourrir les animaux. Par ailleurs elle a autorisé l’utilisation de trois produits contenant du maïs génétiquement modifié de Monsato dans l’élaboration de produits destinés à l’alimentation humaine et animale (MON863, NK603 et MON810), indiquant que ces produits « ont reçu un avis favorable de la part de l’EFSA », l’agence européenne de sécurité des aliments.
Depuis 2007, l'autorisation avait été suspendue car l'OGM contient des gènes de résistance à deux antibiotiques : la néomycine et la kanamycine, utilisés en thérapie humaine contre les infections aigües. Le risque d’accroître la résistance aux antibiotiques par l’alimentation du bétail n’était pas exclue. Selon le commissaire européen chargé de la santé et de la consommation les cinq OGM autorisés ont été examinés avec la plus grande attention, de sorte que les préoccupations exprimées au sujet de la présence d’un gène marqueur de résistance aux antibiotiques ont été pleinement prises en compte et qu'une proposition de loi visant à laisser aux États membres plus de latitude pour décider de cultiver ou non des OGM sera présentée cet été. BASF a fait savoir que la pomme de terre Amflora n’était pas destinée à la France dans l’immédiat, mais seulement aux pays européens prêts à l’utiliser (la Suède, les Pays-Bas, la République Tchèque et l’Allemagne).
BASF informe que l'OGM ne franchit pas la barrière des espèces car il n’y a pas de gène d’animal dans la plante manipulée. Ce qui est louable par rapport aux OGM de maïs existants. D’autre part, les pommes de terre se reproduisent pratiquement toujours par les tubercules, et les reproductions par le pollen de leurs fleurs sont jugées négligeables, ce qui permet à BASF d'assurer qu’il ne doit pas se produire de problèmes de cohabitation, avec le bio, les champs conventionnels non-OGM, voire les jardins familiaux. Par contre, le risque de contamination par les OGM est dû aux tubercules non récoltés et enfouis dans le sol.
La patate BASF pose question au Salon de l'agriculture
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L'intérêt industriel de cette variété de pomme de terre OGM résulte dans son amidon composé quasi-exclusivement d'amylopectine qui permet une extraction optimisée de ce composant pour l'industrie du papier, du textile et des adhésifs, alors que les variétés conventionnelles imposent une séparation coûteuse de l'autre forme d'amidon, l'amylose. C'est un marché potentiel de plus de 100 millions d'euros par an.
Pour en savoir plus, on peut consulter le site developpementdurablelejournal.com, le site de l'entreprise BASF basf.fr ainsi que wikipedia