Serbes et Kosovars ont repris en Autriche les "négociations de la dernière chance" sur le statut de la province séparatiste.Le président serbe Boris Tadic a présenté un plan d'autonomie offrant à la province majoritairement albanophone "la plupart des compétences et des symboles qui sont normalement réservés aux seuls Etats souverains", selon le texte de son discours. Mais les eaux de Baden, en Autriche ne sont pas miraculeuses...
Le projet autoriserait également le Kosovo à accéder aux institutions financières internationales, comme le FMI. La Serbie, en revanche, "se réserve le droit de la représentation exclusive" à l'Onu, à l'Organisation pour la coopération et la sécurité en Europe (OSCE) et au Conseil de l'Europe.Belgrade conserverait aussi "le droit de s'associer à la politique étrangère, à la défense, au contrôle des frontières et à la protection de l'héritage serbe de la province", autant de lignes rouges pour le Kosovo. Les délégués de Pristina, qui réclament l'indépendance, ont immédiatement rejeté ce plan, a priori similaire à de précédentes propositions de Belgrade.
La délégation serbe, soutenue par la Russie, a demandé une extension du calendrier des discussions, au-delà de la date butoir du 10 décembre fixée par le Conseil de sécurité de l'Onu à la troïka (Etats-Unis, Union européenne, Russie) chargée d'une nouvelle médiation."Nous insisterons sur la poursuite des négociations après le 10 décembre. Mais il nous faut pour cela de solides et bons arguments", a dit l'émissaire russe, Alexandre Botsane-Khartchenko.Les discussions, qui ont lieu dans la ville thermale de Baden, en Autriche, doivent s'achever demain.L'émissaire de l'UE, Wolfgang Ischinger, a indiqué lundi qu'il ne voyait aucune raison justifiant la prolongation des discussions. Les Kosovars, dont la province est administrée par l'Onu depuis 1999, se disent prêts à proclamer leur indépendance, avec le soutien des Occidentaux, dans les semaines suivant le 10 décembre.
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