"La Légende de Beowulf" : légende Celtique pour animation choc

Par Buzzline

L'avancée technologique nous réserve de sacrées surprises dans les années à venir. C'est ce que l'on peut se dire à la vue de ce spectacle sidérant auquel nous convie Robert Zemeckis. Le réalisateur culte remet le couvert pour la seconde fois dans la motion capture après son Pôle Express gentillet et peu convaincant si ce n'est visuellement. Fort heureusement pour nous, sa Légende de Beowulf fait beaucoup mieux en s'imposant sur de nombreux points mais en posant également quelques limites qui empêchent l'ensemble d'exploser complètement.

En partant d'une légende Celtique passionnante Zemeckis arrive à insuffler un lyrisme et une puissance via une animation 3D mélangée à une motion capture hallucinante. Loin d'être une simple façade à effets spéciaux renversants, Beowulf arrive à donner du souffle et de la profondeur à une histoire de guerriers passionnante. Le rendu à l'image est incroyable si bien que l'on si croirait et les thèmes abordés complètent la puissance de l'ensemble : amour, honneur, courage, tentation, vanité...

Le réalisateur nous conte une histoire somme toute linéaire et brute (ce genre d'histoires n'ont guère de développement philosophique) mais se permet des approfondissements bienvenus.

Les séquences d'action dopées par la musique ennivrante d'Alan Silvestri sont virtuoses (voir la scène finale du dragon) et les décors dépaysants pour 1h50 de voyage sensationnel. Idem pour les mouvements de caméra complètement improbables qui servent l'ensemble dans le bon sens. Le procédé de motion capture arrive à capter l'essence même des comédiens tous au top : Ray Winstone égalise la prestation de Gérard Butler dans un registre similaire à 300, Anthony Hopkins, John Malkovitch, Brendan Gleeson et Robin Wright Penn s'imposent sans forcer quant à la sublime Angelina Jolie elle représente à merveille le symbole du péché tentateur malgré sa présence très réduite à l'écran.

Ce monde à la fois enchanteur et barbare convainc et passé les premières minutes assez déstabilisantes d'animation, l'ensemble passe comme une lettre à la poste.

Néanmoins tant de prouesses trouvent également leurs limites sans remettre en cause l'entreprise générale du projet. Forcément animés, les acteurs existent et font illusion mais quelques notions trop modélisés lors des passages "globaux" et "éloignés" font redescendre sur Terre et prouvent que tout ceci un poil factice à l'image de la nudité d'Angelina Jolie qui n'émeut guère malgré la beauté de l'actrice. La chair n'est pas prête d'être remplacée et tant mieux. Le rythme du film s'enferme parfois quant à lui dans une légère répétition à l'image de 300 d'un point de vue schéma narratif sans toutefois verser dans l'ennui.

Au final, cette fable viking transporte et dépayse autant qu'elle trouve ses limites dans l'illusion. Dans son genre une totale réussite doublée d'un scénario vraiment profond mais avec le recul La Légende de Beowulf trouve dans son progrès et son impressionante maîtrise technique de nombreuses limites qu'il est bon de sentir afin de relativiser sur notre bon vieux cinoche.

Les amateurs se réjouiront tandis que les réfractaires ne supporteront que très peu.  

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Pourquoi y aller ?

Pour le spectacle visuel dépaysant. Pour la réussite de l'ensemble. Pour les atceurs tous exceptionnels malgré la modélisation. Pour le scénario qui prend ses aises dans un monde habituellement limité dans "la profondeur humaine". 

Ce qui peut freiner ?

Le schéma narratif du film. L'aspect animé du film. La déshumanisation de l'ensemble malgré des touches bien senties. 

Pitch : En ces temps lointains, les sauvages contrées du Nord de l'Europe étaient peuplées de héros et de monstres, et des hommes audacieux, taillés pour la lutte et les conquêtes, pouvaient encore se forger des destins d'exception.

Le plus glorieux d'entre ces aventuriers fut le Viking Beowulf, qui surgit un beau jour pour sauver le vieux roi Hrothgar et ses sujets des assauts d'une féroce créature. Son nom devint vite légendaire à travers le royaume et, partout, l'on chanta sa bravoure face au maléfique Grendel. Beowulf ne devint pas seulement célèbre, mais riche. Et avec la richesse vinrent bientôt de dangereuses tentations et une inextinguible soif de pouvoir. Car le héros était aussi humain, trop humain, sans doute, et le guerrier plus avide, plus ambitieux et bien plus faillible qu'on ne l'imaginait...

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Notre avis : Un spectacle visuel époustouflant de maîtrise doublé d'un scénario relativement profond et d'une thématique assz riche pour un film tout de même handicapé par ses prouesses étant aussi ses grosses limites...