Une vidéo tournée par l'un des hélicoptères protagonistes vient d'être rendue publique par le site anglophone
« Reuters a essayé d'obtenir la vidéo en s'appuyant sur le « Freedom of Information Act » ( Loi de la Liberté à l'Information) sans résultat depuis l'époque de l'attaque. La vidéo, filmée depuis un hélicopére Apache sur les lieux de la fusillade, montre clairement le meurtre d'un employé de Reuters et des personnes venues lui porter secours. Deux enfants qui étaient avec les secours furent également gravement blessés. (...)
L'armée n'a pas révélé comment le personnel de Reuters avait été tué, et a déclaré ne pas savoir comment les enfants avaient été blessés.
Après demande de la part de Reuters, une enquête fut diligentée à propos de l'incident et l'armée américaine a conclu que les actions menées par les soldats étaient en accords avec
les lois sur les conflits armées et ses propres « Lois de Guerre ».
En conséquence, WikiLeaks a diffusé les Lois de Guerre pour 2006, 2007 et 2008, révélant ces lois avant, pendant, et après la tuerie.
WikiLeaks a diffusé la vidéo originale de 38 minutes et une version raccourcie avec une analyse initiale. Des sous-titres ont été ajouté à chacune des deux versions à partir des
radiotransmissions.
WikiLeaks a obtenu cette vidéo tout comme des documents l'authentifiant de la part de nombreux corbeaux au sein de l'armée. »
« Oh yeah, regarde ces bâtards morts.
- Joli », peut-on entendre.
Et quand un van arrive pour porter secours aux blessés, ils ne demandent qu'à recommencer:
« (Pilote) Il y a des individus sur les lieux, c'est possible qu'ils récupèrent des corps et des armes.
- (Tireur) Laissez moi tirer... Je peux tirer ?
- (Troupes au sol) Ils prennent les blessés ? »
Et le tireur de s'impatienter en n'ayant aucune réponse. « Allez ! Laissez-nous tirer! »
La mort est dénaturée. Elle n'est plus grave, elle est irréelle. Les soldats n'attendent qu'un prétexte, qu'une excuse. « Tout c'qu'il faut qu'tu fasses c'est prendre une
arme » s'exclame l'un des tireurs en ayant dans sa ligne de mire Saeed Chmagh, blessé et rampant pour se mettre à l'abri. Et peu après avoir criblé de balles le van
« J'crois qu'ils viennent juste de rouler sur un corps.
- Ahah, vraiment ?
- Ouais. Ahah. »
Quand les soldats au sol découvrent les corps des deux enfants blessés, la compassion est loin de traverser l'esprit de ceux dans les Apache. « Eh bien c'est de leur faute pour avoir emmené leurs enfants à la guerre » dit l'un. « C'est vrai. », lui répond l'autre.
Voilà la réalité de la guerre d'aujourd'hui. Elle est devenue irréelle pour certains.
Il y a quelques jours je publiais un article à propos des inquiétudes de l'Unesco envers la sécurité les journalistes. WikiLeaks conclue justement sur la page de sa vidéo:
« Dans ce cas en particulier, certaines des personnes tuées étaient journalistes qui ne faisaient que leur travail : Mettre leurs vies en jeu dans le but de montrer la guerre. L'Irak est un endroit dangereux pour les journalistes : De 2003 à 2009, 139 journalistes ont trouvé la mort au cours de leur mission. »
Les deux vidéos et les textes traduits ci-dessus sont disponibles en versions originales sur le site http://collateralmurder.com/ . Attention! Certaines images peuvent heurter les personnes sensibles.