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Cinq semaines après la tempête, le gouvernement a annoncé mercredi que 798 logements en Vendée et 595 en Charente-Maritime situés en zones jugées d'"extrême danger" seront détruits. Il y a toutefois désaccord dans 4 communes et le maire de l'Aiguillon ne cache pas sa colère.
Le 28 février, la tempête Xynthia avait fait 53 morts, principalement sur le littoral atlantique, et endommagé quelque 4.000 maisons. Depuis des semaines, les habitants attendent les décisions sur les zones jugées d'"extrême danger" dans les régions ravagées. Elles étaient annoncées pour jeudi. Elles ont finalement été révélées ce mercredi. Un total de 1.393 logements -798 en Vendée et 595 en Charente-Maritime- situés en zones jugées d'"extrême danger" seront détruits, a annoncé mercredi le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel. Il a précisé lors du compte rendu du conseil des ministres que ces habitations étaient situées dans des zones dites "zones noires" qui devront retourner à l'état naturel. Dans le détail, 3 secteurs sont concernés en Vendée et 10 en Charente-Maritime
674 habitations seront rasée sur la seule commune de La-Faute-Sur-mer, la plus meurtrie par le passage de la tempête Xynthia, a précisé mercredi le préfet de Vendée au cours d'un point de presse. "Nous ne répondons pas à un principe de précaution exacerbé mais à un principe de bon sens", a-t-il assuré. "Nous sommes conscient que les choix peuvent être douloureusement vécus", a-t-il ajouté, affirmant qu'en Vendée, un total de 915 habitations seraient détruites sur deux communes -La Faute-sur-mer et l'Aiguillon-sur-Mer. Des chiffres qui ne correspondent pas à ceux annoncés par Luc Chatel. Les propriétaires sinistrés devront attendre jeudi pour savoir si leur maison sera ou non détruite, les autorités ayant prévu de les informer lors de réunions publiques.
Procédures d'acquisitions ou d'expropriations
Les biens immobiliers qui devront être détruits feront l'objet de procédures d'acquisitions à l'amiable par l'Etat ou, à défaut, d'expropriations. "Cette procédure ne sera menée que si elle est nécessaire et garantit le respect des droits et des intérêts des propriétaires", a précisé Luc Chatel. "Les personnes qui devront être relogées bénéficieront d'un accompagnement personnalisé sur lequel le président de la République et le Premier ministre ont insisté", a-t-il ajouté. Nicolas Sarkozy a souligné en conseil des ministres qu'il était du "devoir du gouvernement de ne pas laisser se réinstaller des personnes qui seraient à la merci d'une nouvelle catastrophe", a-t-il encore indiqué.
En plus des zones noires, le gouvernement a établi dans les mêmes départements une cartographie de zones dites "jaunes" exposées à des risques mais qui peuvent être protégées. Elles devront faire l'objet d'un programme de protection sur la base de systèmes d'alerte et d'évacuation ou de protections techniques sur les bâtiments.
Désaccord dans 4 communes
Cette nouvelle cartographie des zones à risque ainsi que les mesures d'indemnisation et de relogement prévues pour les propriétaires qui ne pourront plus habiter sur les lieux ont été présentées mercredi matin lors d'une réunion à huis clos avec le préfet de Vendée aux conseillers municipaux de l'Aiguillon-sur-Mer. Réunion de deux heures à l'issue de laquelle le maire de la ville s'est déclaré "pas content du tout, tandis que les autres élus sortaient sans un mot de la mairie, le visage fermé. Le maire de l'Aiguillon a précisé que sa colère ne concernait pas les mesures d'indemnisation. A l'Aiguillon-sur-Mer, 233 maisons ont été classées temporairement ou définitivement inhabitables et 334 à la Faute-sur-mer, commune voisine qui a connu le plus grand nombre de morts sur les 53 victimes de la tempête. En revanche, le député-maire PS de La Rochelle Maxime Bono s'est dit "globalement d'accord sur la cartographie" des zones inhabitables de Vendée et Charente-Maritime.
La nouvelle délimitation a abouti à un désaccord dans quatre communes, a ensuite déclaré mercredi le ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo. "Un travail de cartographie a été fait en cinq semaines sur 20 communes au total - 16 en Charente-Maritime et 4 en Vendée - pour désigner les zones jaunes, pour lesquelles on pouvait améliorer la protection (...) et les zones noires où il y un risque vital pour les populations", a expliqué Jean-Louis Borloo devant les députés. "Il y a un accord sur l'ensemble des communes à l'exception de quatre. Bien entendu, nous allons à nouveau regarder ces quatre là", a-t-il ajouté, sans donner les noms des communes concernées. "La position de principe du gouvernement est claire : nous ne prendrons aucun risque vital pour les populations", a-t-il martelé.
Par D.H. (d'après agences) le 07 avril 2010