Une page d'histoire du blues, une légende vivante dans le studio des Bozar en ce lendemain pascal:
Charlie Musselwhite & Band!
La jeunesse ayant pris connaissance de l'existence de ce vintage bluesman grâce au soundtrack de 'Into the Wild', pour lequel il collabore avec Eddie Vedder de Pearl Jam.
Le vieux beau n'a rien perdu de sa superbe, le compteur pointe 66 piges, mais la machine tourne à plein régime et quand Memphis Charlie, le roi du crying harmonica, s'entoure d'un band à la hauteur, tu sais que tu vas assister à un concert pas
piqué des hannetons.
L'arrière-garde blues de la capitale est au poste: Geneviève Dartevelle, venant admirer un de ses héros, en tête. Tu reconnais, encore, Milou sans Kuifje, Luc Toogenblik, l'équipe de Rootsville,
J P Rock et autres vétérans, rescapés des dimanches sans voitures.
Combien de mouth harps la moule blanche avait dans sa sacoche?
+/- un instrument par tranche de vie de 365 jours, I think!
Le band:
Guitare: Matt Stubbs.
Ce petit gars du Massachussetts n'est pas une vieille soquette malodorante, ce pistolero vient de sortir une plaque( 'Medford & Main') avec son propre band et, par moments, il a volé la
vedette à Charel, le blaster.
Un jeu alliant pureté, dextérité et méchanceté, un grand bonhomme!
L'assise rythmique est plus en retrait, mais ces mecs connaissent leur job sur le bout des doigts:June Core aux drums, a joué e. a. avec Finis Tasby dans les Mannish
Boys - le costaud Michael Phillips se chargeant des lignes de basse.
21h c'est parti , un son impeccable!
'River Hip Mama': un boogie secouant , c'est pas parce qu'on est dans le temple du classique qu'on va s'assoupir!...she's long and tall she weeps like a willow tree, cette river hip woman me fait
gémir et pleurnicher comme un gamin...
Charlie, t'as pas honte, t'as 66 printemps, mec!
Un Chicago blues typique 'Bad Boy'(Eddie Taylor), raw harmonica lines et solo de guitare saignant, ça la fout mal d'être assis sur ces sièges de théâtre, tes guibolles ont la bougeotte.
Look at this harp, les gars, un C chromatique pas asthmatique.
On va vous jouer le titre préféré de Polnareff: 'Oh No', cette nana tout ce qu'elle sait dire c'est: NO, all over & over...
Le funky Tony Joe White 'As the crow flies' , une Gibson à faire s'envoler les corbeaux et some deep blues vocals de Papa Charlie.
Des frissons te parcourent.
A medium slow blues, Brussels, je vous emmène in the alley, derrière chez moi, et il fait pleurer son instrument...just a feeling, a feeling I had on my mind...
'Just a feeling' de Little Walter.
Feeling, finesse, doigté: la classe!
Tiens, Milou, un kleenex, peï!
'Strange Land' souvenirs de jeunesse, quand il a quitté son bled pour devenir factory worker et la profession de foi ..I'm just a stranger in a strange land...nobody knows me...un laid-back
shuffle avec des slip and slide lignes d'harmonica, Matt sort l'artillerie lourde, feu à volonté pour ce duel sanglant mouth harp/Gibson.
Du bluesrock comme les Doors en ont pondu en début de carrière.
Pensée pour tous ses potes de Chicago peuplant les cimetières blues: ' Roll your Moneymaker' , le classique rock de Hound Dog Taylor, du blues orgasmique pour une madame ayant du tempérament.
De la bombe!
Break !
Mr Musselwhite vend ses dernières plaques 'Delta Hardware' et le live 'Rough Dried- Live at the Triple Door'.
A la recherche du bar.
C'est quoi ce bordel, plus de stamenei, rien à boire dans ce kot...
J'en ai vu qui avait le bibber, pire qu'Albert onze koning, d'avoir le gosier sec!
Set 2
On reprend sur les chapeaux de roue avec un Little Walter, le virtuose de l'harmonica: ' Just your fool' .
I'll play you an old folk song, nous sort-il un sourire en coin: ' Cadillac Women'.
Charel, c'est pas du folk c'est du rap, fieu.
Tu déconnes, mec!
Soyons sérieux, ces madames Cadillac sont des créatures à éviter.
Ecoute papa et maman, gamin, et oublie ces fast women!
Mr Stubbs nous sort un solo sanglant, et pour le blues suivant, encore un Little Walter, 'It ain't right', il a décidé de nous achever.
Clin d'oeil du chef, montre leur à ces Européens ce qu'est le blues.
Charlie sonne comme John Mayall, me souffle Luc.
OK, à part que le Mayall est sur la pente descendante et que ses shows sentent la routine.
Musselwhite tient le cap aussi bien vocalement qu'avec son jeu locomotive au blues-harp.
'Blues overtook me' te donne des cheap thrills.
Il reprend les mêmes lyrics pour entamer le formidable country blues ' 61 Highway '.
Un petit trip de 1400 miles, de la New- Orleans vers le Wyoming.
La Blues Highway passe derrière le jardin d'un ket appelé Charlie Musselwhite, qui aimait se retrouver près du fleuve, seul, car:... blues is my companion...
Un jazzy blues chantant une madame vendant ses charmes... she's mine, she's yours, she's somebody else's too...Elle est à tout le monde cette nana, t'emballe pas, gars!
Et on termine le concert par un nouveau blues sexiste 'Big Legged Woman' (with a short, short mini-skirt) , permettant au bassiste et au drummer de faire leur truc.
Un solo de basse mélodique et raffiné, suivi d' une petite rafale à la Gibson et d'un numéro pas Charlot, mais bien groovy, de June Core derrière ses caisses.
Deux fois 50' de blues haut de gamme et, que dire du bis:
'Cristo Redentor'.
Une longue plage instrumentale qu'il avait déjà enregistrée en 1966, ce gospel, de Duke Pearson, arracherait des larmes au tyran le plus infâme!
Concert 24 carats!
Charlie Musselwhite sera à Hasselt le 8 et à Leffinge le 9!