éd. Toute Latitude, 256 p.
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Antonin Varenne jette son deuxième polar dans la mare. Après Le fruit de vos entrailles, béni par une foule de lecteur, l'écrivain pécheur récidive. Le fruit de son imagination s'appelle cette fois Nino Valentine, un manouche sans fortune. Pas de chance en effet pour Nino quand il tombe au cours d'une cavale dans le seul fossé de la Beauce, pas de chance encore quand il tombe un peu plus loin sur une 205 cabossée avec à son bord un cadavre et un bébé braillant, roux comme la couleur du malheur.
Ni une, ni deux, Nino vole une Xantia, dévalise ce qu'il faut dans une pharmacie et retrouve tous ses méfaits le soir au journal télé. Une star, le Nino, traqué par tout un parterre de fans aux sirènes hurlantes. Tout se complique encore quand Nino a la soudaine mission de récupérer l'ultime dent du cousin mort, La Chance (C'est son surnom) coincé dans les sous-sols de la morgue d'Orléans... La course à la survie se poursuit entre les tirs mal cadrés de poulet et les rencontres truculentes de putes, de clodos et d'autres gadgé désaxés. Antonin Varenne est -déjà- passé maître dans l'art d'évoquer les tréfonds brillants ou pousséreux de l'âme humaine, à l'instar de Nino bien sûr, mais aussi de toute une gallerie de personnages baroques qui se chassent et se croisent, comme ce flic, Pado, suant de graisse, d'obsession et de bonté aussi ou cette femme en pleine dérive, Nathalie que rencontrera Nino par un hasard romanesque, bien ficelé.
Pour qualifier le roman de Varenne, on dira que c'est frais, sanglant ; grossier à souhait, bourré de fantaisies et d'excès, construit dans le plus pur style rococo-manouche, que ça a les airs comiques et libertaires du film Chat noir, chat blanc, et au final la bonne gueule d'un polar bien musclé.
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