J'abordais la question déjà dans mon livre Gutenberg 2.0, le futur du livre. Elle commence à faire l'objet de premières études, notamment par le Centre des communications durables de l'Institut Royal de Technologie de Stockholm et dont il est question ici :
Lire le journal en papier électronique est écologique (Source L'Atelier groupe BNP Paribas) : « Les technologies de e-paper apparaissent plus économes en terme de consommation énergétique que d'autres formats. Leur efficacité réelle en termes d'impact sur l'environnement est cependant incertaine. [...] L'étude montre que le papier électronique a un certain potentiel d'un point de vue environnemental s'il fait l'objet de l'intérêt des lecteurs et des entreprises. Cependant, nous ne savons toujours pas comment cette technologie pourra être retraitée, et les données quant aux éléments chimiques que contient le e-paper restent incertaines... »
Ce qui est certain par contre c'est que l'impression le stockage et le routage de l'édition et de la presse traditionnelles sont incontestablement énergivores.
Voir aussi, Le e-paper plus écolo que le papier - Résultat d'une étude suédoise sur le cycle de vie du papier et de l'e-paper, par Frédéric Lohier, sur GinjFo, Hardware & Environnement.
Extraits de Gutenberg 2.0, le futur du livre : « Les écotaxes sur le papier et les préoccupations liées au développement durable et au reboisement de certaines régions sinistrées sur la planète, légitiment cette question : l'e-paper est-il écologique ?
A ce jour nous ignorons la durée de vie de l'e-paper. Les semi-conducteurs organiques, nous l'avons signalé, sont à la base des matériaux plastiques et sont donc dérivés du pétrole. En revanche, comme nous l'avons également évoqué, les batteries flexibles seront, elles, parfaitement écologiques.
Réinscriptible et résistant à l'eau, l'e-paper devrait rapidement s'imposer comme une alternative au papier dans les pays soumis à de forts taux d'humidité (nous pensons à l'Inde, par exemple, qui après la Chine, et avant le Brésil, devrait devenir l'un des grands marchés pour l'e-paper).
Globalement, à ce jour, nous pouvons estimer que l'écobilan de l'e-paper serait plus positif que celui du papier traditionnel. » Comme arguments, outre la déforestation, le papier recyclé n'étant pas majoritaire, nous pourrions avancer l'utilisation des encres d'imprimerie et les nombreux transports sollicités : « En caricaturant à peine, voici comment les choses se passent encore aujourd'hui. Pour faire un livre, un quotidien ou un magazine il faut du papier. Cela signifie qu'il faut couper des arbres et les transporter en camions dans des usines pour en faire de la pâte à papier. Puis, il faut transporter des rouleaux de papier dans des imprimeries. Puis, il faut transporter livres, journaux ou magazines dans des entrepôts, d'où ils seront de nouveau transportés vers des points de ventes disséminés sur un vaste territoire. Les lecteurs les transporteront à leur tour. S'il s'agit de quotidiens ces derniers finiront le plus souvent à la poubelle. Le contenu des poubelles sera transporté par des camions... Le papier sera trié et transporté, etc. N'est-ce pas archaïque ? »