La démocratie peut-elle supporter en son sein lourd et opulent les prémices de sa perte, les graines de la sédition, l’ivraie de la colère anti-républicaine ? La démocratie peut-elle et doit-elle supporter les extrêmes ?
Les extrêmes ont en effet un don certain pour la sédition intellectuelle, pour la négation des bases de notre modèle et d’aucun se passent fort bien d’être les témoins de l’expression quotidienne de ces dons particuliers.
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Le message qu’ils, qu’elles véhiculent donnent ainsi des reflux gastriques aux plus démocrates tandis qu’ils provoquent une poussée d’urticaire régulière à ceux que les revendications haineuses insupportent.
La question est donc aujourd’hui de savoir si la démocratie et ses plus fervents partisans peuvent tolérer l’expression de ces malotrus et la persistance de leur existence.
La réponse est oui. En tout cas elle devrait l’être sauf à renier un membre de ce corps si chèrement protégé par tant de jeunes gens, tombés sous les coups, les balles, les obus et les baïonnettes de ceux dont il s’agit précisément d’accepter la présence.
Le démocrate devrait-il donc accepter de se manger le bras en ignorant que la démocratie est avant tout le gouvernement de la majorité dans le respect de la minorité de s’exprimer ?
Doit-on pour autant supporter les vomissements verbaux d’une extrême non policée ? Au risque d’être provoquant, je ne vois rien dans cette obligation qui puisse déclencher la dynamite de la révulsion.
Les idées combattent les idées, non les hommes. La médiatisation du modèle politique auquel nous trouvons -presque - tous les avantages nous force à accepter que dans ce berceau de tolérance puisse s’exprimer toutes les voies, et toutes les voix.
Pour être tout à fait précis, le débat sur les extrêmes et la démocratie n’est pas celui qui m’apparaît pertinent. Oui je suis comme ça, dédaignant les idées des autres, mégalomane version XXL.
Ma question serait plutôt celle-ci: doit-on admettre que la seule expression de ces vociférations n’a d’autres limites que celles des valeurs de la République?
Car ne pas faire de distinction entre extrême gauche et extrême droite me chagrine au delà de la seule raison que je suis de gauche, ce qui serait intellectuellement assez limité et politiquement peu crédible.
Si l’on prend comme postulat de base celui des valeurs républicaines alors l’on doit nécessairement soumettre à deux traitements différents les deux extrêmes. L’une est excluante (la droite) quand l’autre ne l’est pas (la gauche). Si la violence des mots et des actes leur est commune, la finalité de celle-ci n’est commune et appelle donc un traitement différencié.
Le refus de la solidarité nationale, la crispation identitaire, le racisme latent, l’homophobie plus ou moins assumée sont autant de prises de positions qui accompagnent les tracts et déclarations de l’extrême version JMLP, rien de conciliable avec les valeurs du triptyque.
Quand à l’extrême gauche, si la violence de ses propos est dirigée à l’endroit des patrons et de l’Etat, c’est au bénéfice de l’ensemble de la société que ces débordements sont accomplis.
Loin de moi l’idée de les légitimer en l’état, mais la grande différence est tout de même qu’à la vision rétrograde et anxiogène de la droite, l’extrême gauche se soucie de maintenir une certaine équité sociale. Ce qui rien de moins que la base du contrat social.
Une base bien souvent bafouée par les gouvernants de tous bords, et vaselinée dernièrement par notre cher président.
La démocratie n’est qu’un creuset dans lequel les citoyens d’un pays peuvent faire éclore des valeurs. Elle permet l’expression de tous mais ne doit supporter que ceux qui font pousser les choses, pas ceux qui déracinent.
Les avis de Toréador , de Pierre et de Bastogi , puisqu’il s’agissait d’un thème commun des Kiwis.