Critique : Lucky Luke (par Jango)

Par Jango


Synopsis :

Au cours de sa mission à Daisy Town, la ville qui l'a vu grandir, Lucky Luke, "l'homme qui tire plus vite que son ombre", va croiser Billy The Kid, Calamity Jane, Pat Poker, Jesse James et Belle...

Critique :
Je sais que j’arrive après la bataille sur le sujet mais je profite de la toute récente sortie en Blu Ray et DVD du film pour en parler un peu. Bon, il est vrai que je ne partais pas avec un apriori positif puisqu’à peu près toutes les personnes de mon entourage revendiquaient le fait d’être soit sorti de la salle, soit d’en avoir eu très rapidement l’envie. Les critiques presses et spectateurs n’aidant pas, c’est tout naturellement que je m’attendais à découvrir le ratage en règle du dernier film de James Huth, déjà coupable de ce navet qu’est Brice de Nice (malgré ce que @CroixDeMalte (mon colloc pour ceux qui l'ignoraient) veut bien raconter ).
Au final, quand on s’attend à découvrir une purge, on ne peut être que plus satisfait du résultat. Clairement, Lucky Luke n’est pas terrible mais il s’avère être moins pire ce que ce que je pensais. Au delà du fait le film placarde dès son générique (en hommage à Morris & Goscinny) comme pour se donner bonne conscience, on sent une volonté assez nette de retrouver l’esprit de la BD, les gags, les mimiques. L’idée est là, la résultat non.

Et oui, car ce qui fonctionne en BD et dans les très bons films d’animation « Lucky Luke à Daisy Town » et  « La Balade des Daltons » ne fonctionne pas toujours très bien en film. Cette nouvelle adaptation en est la preuve puisqu'on sera confronté régulièrement à de grands moments de solitude à tel point que cela en deviendra embarrassant. L’arrivée de Jesse James et son pétage de plomb au sol est à ce propos le pire passage du métrage avec l’introduction du personnage de Belle (Alexandra Lamy), chantant de façon écorchée à la Macy Gray, un choix artistique incongru et ne fonctionnant d’ailleurs pas du tout.
Pourtant, passer derrière les nanars avec Terence Hill devait être chose aisée. Il s’avère que ce nouveau film se révèle effectivement plus proche de l’œuvre originale, à la fois dans le ton et dans la qualité photographique. Car s’il est un point que l’on doit saluer dans le film de James Huth, c’est bien la superbe photographie et la manière de sublimer les somptueux décors. Les couleurs, les plans, les cadrages, tout resplendi et demeure un vrai bonheur pour les yeux.

Une qualité picturale malheureusement reléguée au rang des accessoires en raison d’un scénario et d’une interprétation globale des plus douteuses. Si Jean Dujardin s’en sort à peu près correctement dans le rôle du « lonesome cowboy», il n’est pas possible d’en dire autant de ses collègues de tournage, à l’exception peut-être, aussi étrange que cela puisse paraitre, de Mickaël Youn, Billy The Kid plutôt convaincant malgré un coté too much lors de quelques occasions.
Le scénario, d’une platitude et d’une simplicité consternante surprend à mi film lorsque, suite à la mort de Pat Poker, notre cowboy part en exil avec un trip genre introspection psychologique des plus ratée. On ne comprend pas bien où Huth et Dujardin cherchent à nous emmener mais le fait est que l’on n’est pas parti du bon coté. C’est ennuyeux, pas drôle, ca cherche à être sérieux en vain, bref, cela échoue lamentablement.
Lucky Luke est donc sur le papier un hommage souhaité à l’œuvre d’origine. Dans les faits en revanche, c’est d’avantage un poids en plus dans la déjà lourde balance des adaptations foirées, certes moins atroce que ce que l'on a pu me raconter, mais franchement médiocre quand même.