« Google tente de contrôler ou d'élargir l'accès à pratiquement toutes les informations dans le monde. Il n'est pas surprenant que leurs accords avec des écrivains ne mettent pas fin à toutes leurs batailles juridiques », commente le professeur Scott Moss, de l'université de Colorado Law School.
D'un côté, on a le règlement Google sur lequel le juge Deny Chin a botté en touche le 19 février dernier, remettant son verdict à plus tard. De l'autre, on trouve cette fois-ci des artistes visuels qui se lancent dans un assaut judiciaire contre le vaste projet de Bibliothèque que la firme californienne a en tête.
Ce procès, par certains égards, ressemble étrangement à la première plainte déposée par l'Authors Guild et l'Association of American Publishers en 2005, concernant les droits d'auteurs. Sauf qu'il s'agit de l'American Society of Media Photographers, et autres groupes qui estiment tous que leurs droits ont été violés dans la numérisation de ces millions de livres.
Les groupes avaient tenté l'an passé d'intervenir dans le Réglement, mais en vain. Leur plainte concerne donc la violation des droits des photographes et créateurs d'oeuvres graphiques. « Nous sommes en quête de justice et d'une indemnisation équitable pour les artistes visuels dont le travail apparaît dans les 12 millions de livres et autres publications que Google a numérisées illégalement à ce jour », explique Victor Perlman, conseiller général de l'American Society of Media Photographers.
Parmi les autres groupes qui ont rejoint le mouvement, citons la Graphic Artists Guild, la North American Nature Photography Association et le Professional Photographers of America, ainsi que des photographes et illustrateurs indépendants, précise le New York Times.
Cependant, selon le professeur Moss, cette plainte ne devrait pas retarder la décision du juge Denny Chin.
Côté français, c'est Antoine Gallimard qui a annoncé son intention de rejoindre les acteurs français qui ont porté plainte contre Google, en engageant sa maison d'édition dans la lutte juridique.