Et dès les premières notes de Sue me voilà embarrassé. Disons que ce n’est pas mauvais au demeurant, mais la composition un brin naïve me décroche totalement de cette ballade-pop volatile et qui me laisse un arrière-goût de déjà entendu. Pourtant les choses s’améliorent nettement sur Once upon a child sur lequel la voix diaphane de notre cher Nicolas fait des merveilles, les arpèges dansantes sur une rythmique country-folk auquel se croise l’influence de Radiohead. Long haired children séduit par son tempo déstructuré sans convaincre totalement, alors que My old man se pose en complainte mélodique et sincère, et remporte l’adhésion. Quelques notes de pianos bien placées, un jeu de guitare acoustique angélique à souhait, une douceur proche de l’amertume, il n’en faut pas moins pour frôler le grandiose. Hélas tous les titres n’ont pas ce panache, comme Honey don’t qui rappelle trop les ambiances feu de camp sur bord de plage. Il y en a que ça excite, moi je trouve ça has-been.
Cependant T(h)ree Shadows reste un EP de facture très honnête, mais qui peine à se démarquer de l’effrayant raz-de-marée pop-folk qui nous assaille depuis quelques années. Reste que pour avoir vu le groupe sur scène, Nicolas semble avoir beaucoup d’humour, puisque les membres qui l’entourent ne sont que le reflet de son propre talent, et le garçon n’en est certes pas dépourvu. Espérons simplement que le manque d’équilibre qui fait défaut à ce maxi sera corrigé lors de son passage au long, car cet angélisme chez Nick & the Mirrors qui apparaît par brefs moments, on aimerait l’entendre plus souvent. Et bien quoi ? Même les bâtards ont un cœur.