Lu sur Expression Libre, le blog de Lomig :
Il était question ce matin, sur BFM, du dossier de La Tribune sur l’e-commerce, et plus précisément de fiscalité au niveau européen. Les chiffres montrés en exemple étaient ceux d’Amazon, qui déclare 28 millions d’euros de chiffre d’affaire en France, et 3,8 milliards au Luxembourg.
Le journaliste, Stéphane Soumier, trouvait ces chiffres cocasses, sans préciser pourquoi. Peut-être trouvait-il le fisc français particulièrement ridicule ? Et il n’aurait, dans ce cas, pas tort : si le but est de prendre le plus d’argent possible aux entreprises par le biais de l’impôt, il parait évident que c’est le Luxembourg qui a fait les bons choix. Rendez-vous compte : 1% de 3,8 milliards, ça fait toujours 38 millions d’euros, tandis que 50% de 28 millions, cela ne fera toujours que 14 millions d’euros.
Alors, il faudrait que les responsables politiques français nous expliquent si le but du jeu consiste à être le moins efficace possible, à faire fuir l’activité ailleurs, ou se ridiculiser.
Car soyons honnêtes : si la fiscalité luxembourgeoise attire les entreprises, et si la nôtre les fait fuir, la solution n’est certainement pas de demander aux luxembourgeois de devenir aussi peu attirants que nous. C’est exactement l’inverse qu’il faudrait faire : cela s’appelle marier le réalisme et l’efficacité à la justice. Car il est injuste de racketter les entreprises, et inefficace de diminuer ainsi les rentrées d’argent qui financent notre système institutionnel et politique. Diminuons donc nos impôts, et nos taxes : tout le monde y gagnera !
Finalement, ces chiffres ne sont pas cocasses : ils sont inquiétants. Ils montrent que les pouvoirs publics français oeuvrent pour faire fuire la richesse. Et mis devant le fait accompli, ils ne trouvent rien de mieux que de fustiger la concurrence fiscale, et demander aux autres pays d’être aussi nuls que nous.
« S’il y a des paradis fiscaux, c’est qu’il y a des enfers fiscaux. »
Pascal Salin
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