L'université Berkeley (Californie) dispose des archives de l'auteur depuis sa mort et notamment cette autobiographie de 5000 pages qui va paraître en trois volumes. Un éclairage inédit sur la vie de Twain, ses relations tendues entre sa secrétaire Isabel Lyon, qui tenta à plusieurs reprises de le séduire et sa fille, Clara.
C'est d'ailleurs elle qui fut à l'origine de cette rédaction, que Twain dicta dans ses derniers temps, tout en insistant pour que l'on ne puisse pas y accéder avant une centaine d'années après sa mort, en 1910. Pourquoi cette volonté ? Eh bien Clara était convaincue, à tort ou à raison, qu'Isabel avait dérobé 2000 $) son père, et la rédaction de ces mémoires devaient servir de charge contre la secrétaire, dans l'hypothèse où elle tenterait de se retourner contre sa famille, après que le romancier l'a renvoyée.Pourtant, les relations avec cette femme n'ont jamais manqué d'ambiguité : veuf depuis un moment, Twain a 68 ans quand en 1904 il embauche Isabel. Il la décrit comme une femme de 38 ans d'après le calendrier, mais de 17 ans, dans sa tenue et ses robes. Elle l'appelait Le Roi, lui La Lionne. Et sans l'intervention de Clara, les deux se seraient probablement mariés.
Laura Skandera Trombley, auteure d'un nouveau livre sur Twain, Mark Twain’s Other Woman, explique que le romancier s'est servi de sa secrétaire pour « éviter les affrontements avec sa fille sur des sujets financiers, ce qui a créé des tensions. C'est devenu pire encore quand Clara a débuté une liaison passionnée avec son professeur de piano, un homme marié ».
Pourtant, cette autobiographie ne la convainc pas : Twain est particulièrement sévère à l'égard de Lyon, l'accusant de se prélasser sur le sofa sans rien faire. Mais c'est aussi que l'image de l'écrivain vieillissant n'est pas très flatteuse, ce qui a poussé les biographes à éviter cette période.
« J'ai lu l'ensemble des notes. Isabel a été fidèle aux Twain jusqu'à la fin, mais je ne suis pas certaine qu'ils le méritaient. »
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