UNE ALIMENTATION SIMPLIFIEE POUR LES CANARDS
Si parfait que puisse être le pedigree d'un canard, les résultats de son élevage seront décevants s'il n'a pas été nourri d'une manière convenable depuis son éclosion. C'est pourquoi l'on entend parler quelquefois de canards métis, élevés par une personne, et qui ont mieux réussi que d'autres, possesseurs d'un pedigree chez un autre éleveur. Il vaut mieux économiser sur le logement que sur la note de nourriture.
Je ne veux pas dire par là qu'il faut employer des systèmes extravagants d'alimentation, mais les canards devraient recevoir dès le début suffisamment de nourriture pour leur assurer une croissance régulière et rapide. Ainsi, quand les canes commencent à pondre, elles doivent être suffisamment nourries pour rester en pleine ponte, en même temps qu'en bon état physique. Des canes à production hautement efficace ne peuvent pondre à pleine capacité que si elles ont à leur disposition la quantité et le mélange convenable de nourriture.
Une alimentation qui ne leur convient pas, ou insuffisante pendant la période d'élevage entraîne une croissance lente et irrégulière, et les empêche de pondre à l'époque voulue. Des canes médiocrement développées, issues de lignées prolifiques, produiront en dépit de leur mauvaise alimentation, des oeufs pendant un certain temps, mais ces oeufs seront petits. En outre, la progéniture de ces canes chétives sera également médiocre.
On obtiendra aussi de faibles résultats si on leur distribue une nourriture de qualité inférieure, abondante en quantité mais déficiente au point de vue nutritif. Toutefois, sous ce rapport, les canards supportent mieux que les poulets un traitement brutal parce qu'ils ont un pouvoir plus grand de conservation et que leur appareil digestif semble capable de venir à bout d'une quantité plus grande de nourriture en un temps donné.
Les nourritures les plus simples sont les meilleures pour les canards, de même qu'un logement simple est tout ce qu'ils désirent. Il est peu probable qu'il existe un autre animal domestique qui ait des goûts aussi simples que le canard. Donnez‑lui deux repas copieux par jour, comportant la même sorte de nourriture sans un seul changement, et assurez‑lui en même temps la paix et la tranquillité et c'est là, semble‑t‑il, tout ce que demande un canard jusqu'à la fin de ses jours.
Les canes sont des animaux si routiniers qu'on peut même dire sans exagération que l'on obtient de meilleurs résultats si on les élève toujours de la même façon, si on les nourrit aux mêmes heures dans la même mangeoire et de la même espèce d'aliment pendant la totalité de leur vie de pondeuses, que si on les déménage et si l'on varie la mesure de leurs repas.
Toutefois, bien que le canard lui‑même puisse ne pas réclamer de changement, il peut‑être nécessaire pour le propriétaire de modifier son régime pour utiliser les aliments que l'on trouve à différentes époques de l'année, à des prix avantageux.
Dans le cas des canards de basse‑cour, qui peuvent disposer des déchets ménagers, il est évident qu'on peut leur donner d'un jour à l'autre différents genres de nourriture ; la ponte sera tout de même remarquablement bonne. Cela peut paraître contradictoire mais quelques canards de basse‑cour deviennent extraordinairement familiers et on peut prendre avec eux bien des libertés. On ne pourrait pas se permettre d'agir ainsi avec les canards élevés en troupeaux considérables car ils ne sont jamais aussi habitués à la présence et aux habitudes des humains.