Les propriétaires paniquent, les bourses sont en émoi : la crise des marchés financiers entre dans sa deuxième phase - et elle pourrait être bien pire que la première. En Grande-Bretagne plus de 100 000 familles à faible solvabilité vont être contraintes de vendre leur maison car elles ne pourront plus en payer les traites. Aux USA ce sont près d’un million de foyers modestes qui vont devoir faire de même et se retrouver par conséquence à la rue.
Un article du “Times” de Londres, pourtant traditionnellement peu enclin à faire du catastrophisme financier, a mis le feu aux poudres en Grande-Bretagne : il rapporte les propos d’un expert de la Banque centrale pour qui dans la crise du crédit et de l’immobilier le pire est encore à venir pour des dizaines de milliers de propriétaires immobiliers en Grande-Bretagne. “Il y a une bombe retardement qui fait tic-tac sur le marché des crédits hypothécaires”. La raison ? De nombreux propriétaires à solvabilité moyenne ou faible vont très prochainement voir leur taux de crédit grimper de manière significative.
Il y a encore deux ans, les banques appattaient les clients faiblement solvables avec des taux d’emprunt immobilier qui étaient cappés à 6,6% pour les deux premières années. Des centaines de milliers de foyers modestes se sont laissés tenter par un achat immobilier qui, à ce taux là, était encore supportable pour leur budget mensuel. Mais la phase des taux bas est finie : dans les prochains mois au moins 120 000 foyers britanniques vont se voir notifier des augmentations de taux de crédit jusqu’à 10%, voire plus. Dans le cas d’un emprunt de 200 000 Euros (qui est le minimum pour acheter quoi que ce soit en Grande-Bretagne) cela alourdit le remboursement mensuel de près de 500 Euros. Pour de nombreuses familles, qui paient déjà près de 1 000 Euros de remboursement de crédit, le nouveaux taux représentera un poids financier insupportable.
Selon une étude publiée par le Wall Street Journal, aux USA, en 2007, 1,35 millions de maisons ont été vendues par adjudication forçée, et les prévisions tablent sur un minimum de 1,44 millions en 2008 - soit deux fois plus que les années précédentes.
Les propriétaires bernés n’auront qu’une seule solution : dénoncer le crédit et vendre leur maison en vente par adjudication forcée. Et s’en aller, sans moufter, chercher un logement moins cher ailleurs.
Comme le dit Alan Watts, président du Comité des Contribuables de Chicago, “Ce qui est incroyable dans cette crise, c’est que chacun l’affronte en solitaire, comme s’il était le seul à qui cela arrive. Personne ne se mobilise, personne ne dit “les banques se sont fait du blé sur notre dos et maintenant elles veulent nous virer de nos maison, putain non, on va pas se laisser faire”.
“Rien que dans notre district, il y a au moins 25 000 familles qui ont acheté leurs maison ces 10 dernières années avec des crédits subprime et qui vont se retrouver à la rue. On va essayer d’organiser les voisinages pour qu’ils ne se laissent pas jeter à la rue, pour que le gouvernement trouve une sorte de moratoire… sinon cela va être Katrina numéro deux.”
En 1919, à Seattle, une brutale augmentation des loyers avait jeté des dizaines des milliers de familles pauvres à la rue. Il s’en était suivi trois semaines d’émeutes et la prise de contrôle de la ville par un “soviet”… on peut toujours réver.
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