Le corps d’Eurydice (Claude Adelen)

Par Arbrealettres


Ce mouvement vif de la main, était-ce
Pour dessiner son propre corps avec le vent
En parcourir les courbes? Ou un geste d’adieu,
Pour en célébrer, peut-être, l’absence?
Plus tard elle s’est mise à écrire, sa parole
S’est émue. Des phrases, elle ne savait où
Ayant pris naissance au milieu du désordre
Des sentiments, – des lignes ayant à parcourir
Avec elle du temps dans une chambre vide.
Une vie étrangère désormais: des mots
Sur une surface lisse, sans
Commencement ni fin:

« Ayant à croître, à traverser
Mon souffle, s’il est possible, m’approcher
De l’origine sans m’éloigner de vous,
Ne soyez pas si triste, ne m’attendez pas trop
Sur le seuil obscur. »

(Claude Adelen)