La crosse pour se faire battre

Publié le 07 avril 2010 par Roman Bernard
Simon-Pierre : « Mais... dis-moi Jésus... si on te frappe sur une joue... que fais-tu ? »
Jésus-Christ : « Je tends l'autre jour bien sûr... »
Les apôtres : « Ooohhh ! »
Jésus-Christ : « ... et j'en profite pour lui foutre un coup d'boule dans les valseuses. »
Les apôtres : « Aaahhh ! »


J'ai reçu hier matin par courriel une invitation à signer une pétition, intitulée « Appel à la vérité ». Lancée par le blogueur Koz, entre autres, cette pétition vise à défendre l'Église catholique contre la campagne de diffamation lancée à son encontre par les médias occidentaux, notamment français. Ces derniers se saisissent des cas de pédophilie étant survenus chez certains des 400 000 prêtres catholiques que compte l'Église pour généraliser à son gros milliard de fidèles.
On s'attendait donc à ce que les catholiques français en vue sur le Web réagissent très vivement à l'accusation de complaisance pour la pédophilie qui leur est adressée.
À force que leur pape, successeur de saint Pierre, soit constamment insulté par ces mêmes journalistes, qu'il s'agisse des rapports aux autres religions, à la contraception, et maintenant à la pédophilie, on pouvait en effet s'attendre à ce qu'ils soient furieux, au moins autant que moi, qui suis révolté par tant d'abjection.
Eh bien, quand catho fâché, lui toujours faire ainsi :
« [N]ous regrettons l’emballement et la surenchère médiatiques qui accompagnent ces affaires. Au-delà du droit à l’information, légitime et démocratique, nous ne pouvons que constater avec tristesse, en tant que chrétiens mais surtout en tant que citoyens, que de nombreux médias dans notre pays (et en Occident en général) traitent ces affaires avec partialité, méconnaissance ou délectation. De raccourcis en généralisations, le portrait de l’Église qui est fait dans la presse actuellement ne correspond pas à ce que vivent les chrétiens catholiques.
Tout en redisant notre horreur devant le crime de prêtres pédophiles et notre solidarité envers les victimes, nous appelons les médias à une éthique de responsabilité qui passerait par un traitement plus déontologique de ces affaires. Les phénomènes d’emballement médiatiques ne sont pas réservés, et de loin, à l’Église ; mais nous sommes fatigués et meurtris de cet emballement-là. »

On traite votre pape, évêque de Rome, héritier des apôtres et du Christ, de nazi, de génocidaire en Afrique, de pédophile, et c'est comme cela que vous osez répliquer ?
On veut la disparition de votre foi, de votre communauté, de vous, tout simplement, et c'est avec cela que vous pensez vous rendre dignes des martyrs des premiers siècles ?
Ne vous a-t-il jamais traversé l'esprit, mes frères catholiques, que c'est au moment où le taux de testostérone s'effondrait dans l'Église que les églises se sont vidées ?
Que ce n'est pas d'un manque de dialogue avec les journalistes dont vous souffrez aujourd'hui, mais au contraire d'un excès de compromission avec ces gens, vos ennemis ?
Pensez-vous sérieusement que c'est en implorant grâce auprès de vos bourreaux que vous obtiendrez d'eux leur clémence ? Ne voyez-vous pas que c'est parce que vous voulez les assurer de votre condamnation de la pédophilie dans l'Église qu'ils vous méprisent ?
Ces gens vous attaquent ? Contre-attaquez. Demandez-leur d'abord pourquoi ils sont si indulgents avec la pédophilie qui sévit, et dans une autre mesure, dans l'islam.
Quand ils traitent Pie XII de « Pape d'Hitler », demandez-leur ce qu'ils auraient fait à l'époque, eux qui sont d'une invraisemblable lâcheté devant les fascistes islamiques.
Traitez-les de racistes, de nazis même, lorsqu'ils insinuent que les Africains sont incapables d'être responsables, dépendants qu'ils seraient d'un chef religieux blanc.
Bref, puisque l'on vous a désignés comme ennemis, battez-vous. Vous n'avez plus guère le choix. Faites-vous respecter, plutôt que de vous contenter de cette saillie à côté de laquelle les maigres fuites nocturnes d'un adolescent font figure de Niagara.
Cette métaphore vous dégoûte ? Mais quel sentiment croyez-vous inspirer, en suppliant ceux qui vous insultent de cesser ? Ne voyez-vous pas que vous les encouragez, ainsi ?
Pétitionnaires, vous aurez ma signature quand vous répliquerez en proportion de l'affront qui vous est fait. Si vous préférez ménager vos ennemis, faites-le sans moi.
Roman Bernard