Garorock 2010, jour 3

Comme souvent, j'ai regardé cette année l'affiche de Garorock et ai pensé : "ouais, bof". Puis finalement, j'y suis allé, même si l'an passé ne m'avait pas laissé de souvenir impérissable. Le temps était prévu pour être correct, et comme j'avais loupé Alice Russell et Piers Faccini lors de leurs passages dans le coin, j'ai donc fait le déplacement jusqu'à Marmande avec mon amie Vanessa.
Fort heureusement, les premières et dernières gouttes de pluie sont tombées pour nous punir d'avoir pris un verre en arrivant : le reste du temps, pas vraiment de grand ciel bleu mais pas de pluie pour autant. Le temps de s'abriter et on entend au loin The Jesse Rose Trip. Ce que j'en ai entendu avait l'air pas mal, pop soul bien calibrée, avec un backing band carrée et une chanteuse avec une sacrée voix... et une drôle de tenue (vérifié de visu après le concert). Certainement à réécouter, en attendant, voici le MySpace.
Retour sous le second chapiteau, puisqu'il y a PacoVolume qui est annoncé. J'ai eu le disque entre les mains pendant un temps, mais n'avais pas accroché plus que ça. C'est typiquement le groupe pas mal, mais auquel il manque un peu d'audace. Et mon sentiment n'a pas trop évolué suite à ce concert : un bon moment, quelques compositions tout à fait correctes, de l'énergie et un peu d'auto-dérision, mais il manque une étincelle. Elle est venue, une fois... sur une reprise du "Kids in America" de Kim Wilde, jouée de façon débridée. Si tout le set avait été aussi enlevé, ça aurait été certainement bien mieux. Là, c'était juste agréable...
Le MySpace de PacoVolume
Direction le grand chapiteau, pour voir l'Anglaise Alice Russell. J'avais coché sur mon agenda sa venue à Bordeaux, mais je crois qu'elle a annulé une fois, et puis... enfin bref, je ne l'avais jamais vue, seulement écouté un peu suite à de chaleureuses recommandations d'une amie. Je peux en tout cas la remercier, car même si elle n'atteint pas le niveau d'excellence d'une Sharon Jones, la blonde plantureuse (dans une tenue en vinyl assez étrange) a un sacré coffre, et ses compositions groovent bien, et l'absence de cuivres dans son groupe n'est pas rédhibitoire. Un vrai bon moment donc, plein d'énergie et assuré avec le sourire, avec quelques incursions en territoires funk et une reprise de "Seven Nation Army" de qui-vous-savez.
Ecouter Alice Russell sur Deezer (un lien Deezer, so 2008) + une vidéo : "Taking Hold" live à Paris 2006

Retour sous le petit chapiteau, et là, j'avoue à ma grande honte ma méconnaissance totale de l'œuvre de Piers Faccini, si bien que je ne savais pas trop à quoi m'attendre au début du set. Mais j'ai rapidement été conquis : blues ascétique ou plus arrangé (la formule est quand même batterie-guitare, avec quelques passages durant lesquels il se sample), j'en ai pris plein la gueule. Sans faiblesse, le set alterne coup de sang et passages plus solennels, et le jeu de gratte de Piers Faccini se marie à merveille avec le talent du batteur, très subtil, et comme il a en plus une très belle voix, je ressors très content de ce set d'une heure, mais durant lequel il a su se mettre les nouveaux spectateurs dans la poche et convaincre les connaisseurs.
Le MySpace de Piers Faccini
Bon, je suis plutôt content de ce que j'ai vu jusqu'à présent, voire même très satisfait. Après l'étape repas vite expédiée (les frites bio ne peuvent se passer de cuisson), voilà les sales moments de la journée... Zebra (live) tout d'abord, sous le plus petit chapiteau. C'était juste très mauvais. Sans talent aucun, il est donc là avec quelques potes et fait des reprises laborieuses de titres rock ou soul. La goutte d'eau qui fait déborder le vase, c'est sûrement l'insertion d'images vidéo de films que j'aime beaucoup, comme si le massacre musical ne suffisait pas : il y a eu "Dead Man", "No Country For Old Men" ou encore "Le bon, la brute et le truand", mais rien à la hauteur d'un seul de ces films... Après, sur la route du grand chapiteau, cruelle erreur, ou passage nostalgique pour moi : Mass Hysteria. Cela a terriblement mal vieilli, c'est mauvais, et la sortie du chanteur "Y en a marre des guitares sèches, on est pas à la cueillette aux champignons ! On est là pour péter les plombs !" achève de me dégoûter d'un spectacle aussi pauvre et caricatural. J'ai pour le coup bien préféré le set de Sepultura. Bon, Max Cavalera n'est plus là depuis longtemps, et je n'ai pas suivi l'actualité des Brésiliens depuis longtemps, mais il n'y a pas de grands discours, c'est juste brutal et sauvage. Ça ne vole pas très haut, et c'est comme qui dirait roboratif, mais je trouve ça beaucoup plus assumé que Mass Hysteria. Par la suite, je regretterai amèrement le passage anticipé de De La Soul à la place de Mos Def (pourquoi ?), parce que je n'ai pas accroché du tout au trio. Après cela, le reste de la programmation nous laissant froids, nous nous sommes donc repliés, après une journée de concerts mitigée, mais loin d'être désagréable. Peut-être à l'année prochaine alors : en tout cas, Garorock sera encore là, vu l'immense succès (56 000 personnes cumulées sur les 3 jours, record bien battu).